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Publié le 30/07/09


Franck Cammas au front !


Franck Cammas et ses neuf équipiers sont parfaitement calés sur la route du record de la traversée de l'Atlantique : ce jeudi midi après quatorze heures de mer, Groupama 3 se situait entre Halifax (Nouvelle-écosse) et Sable Island en maintenant une vitesse moyenne depuis le départ de plus de 32 noeuds. Atteindre le cap Lizard en moins de 4 jours 03 heures 57 minutes 54 secondes reste totalement d'actualité...

Franck Cammas était en pleine forme ce jeudi midi pour la première vacation radio organisée avec le PC Terre à Lorient alors que le trimaran vert avait déjà parcouru plus de 450 milles depuis son départ de New York, mercredi à 20h 12' 16'' TU. « Nous naviguons sur une mer plate avec 20 à 25 noeuds de vent portant. Nous avons dû faire quelques changements de voile depuis le départ du phare d'Ambrose pour renvoyer la toile ce matin avec le gennaker. On essaye d'aller vite en lofant pour accélérer. L'équipage connaît bien la chanson et les conditions ne sont pas trop difficiles : on a pu se reposer tout en maintenant une vitesse moyenne élevée. Les quarts sont en place avec en ce moment (11h30, heure française) Fred Le Peutrec, Lionel Lemonchois et Ronan Le Goff sur le pont ; Steve Ravussin, Bernard Stamm et Olivier Mainguy sont en stand-by ; moi-même, Loïc Le Mignon et Bruno Jeanjean sommes en quart de repos. Quant à Stan Honey, il est hors quart devant sa table à cartes et il nous aide sur le pont lors des manoeuvres.
La trajectoire jusqu'au cap Lizard n'est pas si limpide que cela : après Terre-Neuve, il va falloir choisir entre une route un peu lofée ou plus abattue, ce qui se répercute sur la configuration de voiles. Nous allons nous décider après le cap Race... La problématique reste toujours la fin de parcours car le front semble vouloir traîner à l'approche du but. »

Sylvain Mondon de Météo France, routeur à terre de Groupama 3, a aussi expliqué les raisons de cette heure de départ alors que Pascal Bidégorry et son équipage ont choisi de s'élancer du phare d'Ambrose deux heures et demie plus tard (mercredi 29 juillet à 22h 47' 42'' TU) : « Hier soir, une ligne de grains est passée sur New York, générant des vents assez forts (25-30 noeuds) de secteur Sud ce qui nous a permis de lancer cette tentative un peu plus tôt que prévu. Ce choix s'appuie sur le fait que quel que soit le moment du départ à quelques heures près, le temps de parcours était le même : ce départ un peu avancé permet d'avoir un peu plus de marge par rapport au système dépressionnaire qui va accompagner le trimaran après Terre-Neuve. Un front froid s'est formé sur le Canada et va traverser l'Atlantique jusqu'à l'Angleterre : Groupama 3 va l'attraper à l'approche du courant du Labrador en restant moins près de ce front : il sera plus facile de gérer la trajectoire en restant très proche de l'orthodromie (route directe). C'est une très bonne fenêtre météo parce qu'elle permet de ne pas rallonger la route tout en restant sur le même bord. »



Terre-Neuve, point névralgique :

La trajectoire de Groupama 3 s'annonce donc très rectiligne jusqu'au Cap Lizard et le seul passage autorisant un choix de route plus ou moins direct vers le but, se situe à moins de 20 heures des étraves du trimaran géant. Rappelons que le courant chaud du Gulf Stream participe à la progression du multicoque mais en approchant des bancs, les températures vont nettement chuter en raison de sa confrontation avec le courant froid du Labrador qui longe les côtes orientales de Terre-Neuve. Brouillard, humidité, trafic maritime, pêcheurs... les obstacles sont légion sur cette tranche de parcours, mais dès vendredi midi, la voie sera libre sur l'Atlantique avec une mer relativement calme puisque la dépression canadienne que le multicoque va attraper, repousse l'anticyclone des Açores vers le Sud en laissant un océan apaisé.

La nuit dernière, Franck Cammas et ses neuf équipiers ont dû d'abord composer avec les bancs de sable qui parsèment le début du parcours au large de Nantucket : obligé de s'écarter d'une vingtaine de milles au Sud de la route directe, Groupama 3 a pu glisser ce jeudi matin pour améliorer l'angle d'attaque par rapport au vent (25 noeuds de Sud-Ouest, navigation à 130° du vent réel). Il se recalait donc ce midi sur la route la plus courte en devançant un front froid associé à une dépression venue du Canada. L'objectif est de rester en avant de ce front pour conserver le même vent stable de secteur Sud-Ouest jusqu'aux abords des côtes anglaises. La vitesse moyenne devrait donc être très stable sur tout le parcours et sur un seul bord (contrairement au record établi le 24 juillet 2007 par Groupama 3) : le gain par rapport au temps de référence de 4j 03h 57' 54'', devrait donc être sensible demain vendredi soir, car le trimaran vert avait dû enclencher trois empannages très au Sud de la route directe il y a deux ans...

Le « chasseur » Pascal Bidégorry, parti avec un peu plus de deux heures et demie de décalage de New York, était dans le même tempo que Franck Cammas : reste à savoir si cet écart au départ ne va pas faire diverger les trajectoires aux abords de Terre-Neuve, la nuit prochaine !



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