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Publié le 23/09/11

Groupama sailing team : Partir pour mieux revenir

C'est donc mercredi soir le 21 septembre 2011, à 19 heures précises que Groupama 4 et son équipage ont quitté leur port d'attache, Lorient. A cinq semaines de la première course In Port de la Volvo Ocean Race 2011-2012, cette ultime navigation marque la fin du premier chapitre d'une aventure que l'on peut sans exagération qualifier d'extrême.




Skipper Groupama depuis quatorze ans, Franck Cammas a réalisé une année 2010 exceptionnelle en remportant coup sur coup le Trophée Jules Verne en équipage et la Route du Rhum en solitaire à bord du même trimaran géant, Groupama 3. Un exploit qui n'est pas prêt d'être renouvelé.

Pourtant, à y regarder de plus près, sa performance ne s'est pas arrêtée là puisque, dès le printemps 2009 et l'engagement de Groupama pour les deux prochaines éditions de la Volvo Ocean Race, Franck et Groupama sailing team dirigé par Stéphane Guilbaud ont posé les grands principes de cette circumnavigation que l'on pourrait ainsi résumer :
1/ Etre en mesure de l'emporter dès la première participation
2/ Recruter des marins français et étrangers capables de s'adapter à la manière de naviguer du team pour former un équipage aussi soudé que déterminé
3/ Rester technologiquement ambitieux comme ce fut le cas avec les trimarans Groupama 2 et 3
4/ Former une équipe technique et logistique connaissant parfaitement la Volvo Ocean Race

Deux ans plus tard, les bases de Groupama sailing team sont solides et conformes aux objectifs affichés.

Travailleur infatigable, sportif de haut niveau et régatier passionné, Franck Cammas bénéficie du soutien sans faille d'un armateur engagé qui lui a permis d'être le premier inscrit de cette édition de la Volvo Ocean Race. En acquérant le bateau vainqueur de la dernière édition mais aussi la structure opérationnelle d'Ericsson 4, les équipiers français de Groupama sailing team ont rapidement pu combler leur déficit d'expérience sur ce type de bateau en navigant avec Damian Foxall, Martin Krite, Laurent Pagès, Martin Stromberg ou encore Phil Harmer qui débarquaient tout juste d'Ericsson 3, de Téléfonica Blue et de Green Dragon. La course contre le temps était engagée et les échanges avec l'architecte débutaient.

Construit en Bretagne au chantier Multiplast, Groupama 4 diffère par certains points de ses concurrents. Perfectionniste et toujours en quête de performance, Franck et le bureau d'études de Groupama sailing team ne se sont pas contentés de faire aussi bien que les spécialistes de la Volvo Ocean Race. Ils ont voulu faire mieux, pousser plus loin dans le détail. S'il est encore trop tôt pour juger la pertinence de certains choix effectués, d'autres sont moins discutables comme le mât à trois étages de barres de flèche (construit chez Lorima à Lorient) contre quatre à la concurrence, gage d'une moindre traînée aérodynamique.

Reste que Groupama 4 va affronter ce qui se fait de mieux en terme de course au large en équipage. Face à Camper Team New Zealand, team dirigé par Grant Dalton, face à Puma et le quintuple champion du monde de J 24, Ken Read, face au Téléfonica et les champions olympiques Iker Martinez et Xabi Fernandez sans oublier Abou Dhabi Ocean Racing du médaillé olympique Ian Walker, il va falloir être à la hauteur. Au delà des aspects sportifs et techniques, Franck Cammas et Damian Foxall sont parvenus à créer un véritable équipage. Cela se sent, se vit et se verra. Il n'était qu'à voir, par exemple, la patience de Cammas en attendant l'arrivée de Foxall pour la photo de groupe au moment de l'appareillage de Groupama 4 de Lorient pour Alicante. Une qualité que l'on ne lui connaissait pas. Conquistadors des temps modernes, ils ont envie d'en découdre. Humbles mais terriblement déterminés.

A leur service, le « Shore Team » mené par l'australien Ben Wright, part lui aussi à l'aventure. Mais surtout pas dans l'inconnu. Un mot que Ben, Hervé Le Quilliec, Pierre Tissier, Luc Gellusseau, Olivier Mainguy, Nathan Quirk et les autres ne goûtent que très peu. De leur réactivité et de leur professionnalisme dépend aussi la performance. Durant neuf mois et dix escales, ils vont voyager, monter, démonter, améliorer, réparer, tailler ou encore strater. Avec un chrono dans la tête...

Et alors qu'ils en finissent de monter la base Groupama à Alicante, Groupama 4 approche du cap Finistère dans un vent portant d'une vingtaine de noeuds. L'équipage, identique à celui qui prendra le départ de la première étape de la Volvo le 5 novembre 2011, profite de ces belles conditions pour prendre son rythme sans encore être obnubilé par la concurrence...