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Publié le 08/11/11


La Volvo Ocean Race : Des alizés en vacances


Après une journée de dimanche (06 novembre 2011) musclée, le vent a très sensiblement faibli dès le détroit de Gibraltar : un petit flux de secteur Nord de moins de dix noeuds souffle entre le Maroc et les Canaries. Si Groupama 4 ne concède le lundi 07 novembre 2011 à 17 heures que deux milles au leader, après en avoir compté plus de vingt, c'est que Franck Cammas s'est démarqué de la trajectoire des trois premiers, ouvrant ainsi les hostilités.




La violente dépression du week-end continue son chemin en Méditerranée et souffle ce lundi soir sur la Sardaigne : le problème, c'est qu'elle laisse derrière elle une vaste zone de calmes sur toute l'Espagne occidentale et sur le Maroc ! Pas vraiment de champs de pression entre Gibraltar et Madère où un front va stagner ces prochaines 36h... à plus de 350 milles des étraves !

Les navigateurs essayent donc de gagner au maximum dans le Sud-Ouest pour tenter de trouver une échappatoire car la situation météorologique ne va pas varier beaucoup ces deux prochains jours. Ainsi, le leader néo-zélandais (Camper) emmène deux de ses poursuivants vers l'Ouest (Telefonica et Puma) en espérant que le changement va s'effectuer par le large tandis que Groupama 4 se glisse doucement vers le Sud-Ouest pour attraper des effets thermiques le long des côtes marocaines.

Des alizés en vacances
Car la difficulté, même avec des prévisions météorologiques très affinées fournies aux navigateurs, est d'anticiper une évolution précise à 48h. Ce qui semble acquis, c'est que les alizés de Nord-Est qui soufflent habituellement dès le Portugal et jusqu'au Sud de l'archipel du Cap-Vert, ne sont pas franchement au rendez-vous ! L'Atlantique Nord très perturbé depuis plusieurs jours, a repoussé l'anticyclone générateur de ces alizés et il faut descendre sous les Canaries pour espérer retrouver un régime stable... à plus de 400 milles ! En ce lundi après-midi, Franck Cammas et son navigateur Jean-Luc Nélias cherchent donc à longer des rives nord-africaines pour atteindre au plus vite l'archipel canarien. Pour sortir rapidement de ce « ventre mou » anticyclonique. Et l'option semble porter ses fruits...

Jean-Luc Nélias, navigateur sur Groupama 4 à l'entrée de l'Atlantique dimanche soir le 06 novembre 2011 : « Les premières 36h ont été mouvementées avec un départ tumultueux et beaucoup de manoeuvres... Le bord de débridé vers Cartagena nous a permis de passer de la cinquième à la première place grâce une vitesse « supersonique » ! Puis nous avons eu un peu de bricole à faire sur le bateau : Brad (Marsh) a été obligé de monter en haut du mât et il a fallu ralentir le bateau. Quand on est reparti, nous avions environ six milles de retard sur Telefonica... Après une nuit et une journée dans la mer d'Alboran pour rallier le détroit de Gibraltar avec jusqu'à 37 noeuds de vent contraire, une mer forte avec de grosses vagues et beaucoup de tapage, nous sommes passés en Atlantique où le vent s'est calmé et où nous avons retrouvé Puma. On s'est donc aperçu que nous faisions jeu égal avec nos concurrents au près dans la brise et que Groupama 4 va très vite au débridé musclé. On attend de voir pour ce qui est du portant... Chaque jour, nous apprenons un peu plus sur les possibilités du bateau. Sans alizés établis, ça risque d'être très pénible de rejoindre le Pot au Noir... »

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