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Publié le 10/11/11


Groupama dans la Volvo Ocean Race : Faces de dorsale


Toujours solitaire au large d'Agadir, Groupama 4 bénéficie d'une petite brise portante de secteur Nord d'à peine dix noeuds. Une situation qui devrait s'améliorer au fil de sa descente le long du Maroc pour devenir plus favorable dès l'archipel des Canaries atteint, normalement dès jeudi midi 10 novembre 2011. Au Nord de Madère, ses trois concurrents naviguent vite mais à 60° de la route directe vers l'équateur...




D'un côté un voilier français, seul le long des côtes marocaines. De l'autre, trois VOR-70 au contact au Nord de Madère. Soit près de 350 milles d'écart latéral ! Un gouffre après quatre jours de mer et seulement 740 milles parcourus depuis le départ d'Alicante samedi 05 novembre 2011... Et surtout des conditions radicalement différentes puisque l'un navigue dans de petits airs portants quand les autres affrontent des vents contraires plus soutenus. Alors que c'est-il passé ?

A la sortie du détroit de Gibraltar, une dorsale anticyclonique a comblé le « vide » laissé entre la dépression qui a secoué les VOR-70 en mer d'Alboran et une vaste perturbation qui stagne devant l'Irlande et qui va être réactivée par une dépression secondaire au Nord des Açores. Une longue mais étroite bande anticyclonique fait donc la transition entre ces deux systèmes météorologiques, quasiment de la Sicile aux abords des Antilles ! Franck Cammas et ses hommes ont décidé très tôt de glisser le long des côtes marocaines pour naviguer le long de la face Sud de cette dorsale quand ses trois autres concurrents ont préféré rejoindre les fronts associés à la dépression atlantique en suivant la face Nord de cette bande de hautes pressions. Entre les deux, c'est à dire au Nord des Canaries, les calmes règnent.

Stratégie à moyen terme
Si dans une course comme la Volvo Ocean Race, il est inhabituel de rompre avec le gros de la flotte (surtout dès le deuxième jour de mer !), Franck Cammas et ses équipiers marquent leur divergence culturelle : sur un tour du monde, et particulièrement sur cette première étape atlantique que les Français connaissent bien (Transat Jacques Vabre, Trophée Jules Verne...), la stratégie prime sur la tactique ! Car si Groupama 4 parvient dès jeudi 10 novembre 2011 à glisser sous les Canaries, il va retrouver un régime d'alizés de Nord-Est qui va se renforcer progressivement pour atteindre plus de quinze noeuds... Tandis qu'entre Madère et les Canaries, les trois VOR-70 vont devoir passer d'un système dépressionnaire avec des vents de secteur Ouest, à un régime d'alizés. Et entre les deux, il leur faudra traverser cette dorsale où la brise va s'étioler jusqu'à samedi 12 novembre 2011...

Pour autant, rien n'est encore acquis car Groupama 4 va devoir composer le mercredi après-midi 09 novembre 2011 et la nuit suivante avec un flux encore mal organisé de secteur Nord d'une dizaine de noeuds, l'obligeant à suivre de près les côtes marocaines pour ne pas s'engluer dans les calmes. Franck Cammas repiquait ainsi vers le Sud à une dizaine de noeuds de vitesse pour entrer dans la baie d'Agadir quand ses concurrents filaient à près de quinze noeuds au Nord de Madère. Leur trajectoire laisse entendre qu'ils veulent passer très au large de l'archipel canarien pour tenter d'attraper plus tôt le régime de Nord prévu pour le week-end (12-13 novembre)... Les prochaines 24 heures sont donc capitales et vont très certainement déterminer lequel de ces deux groupes va franchir le premier le tropique du Cancer, par 23°26 Nord c'est-à-dire à mi-distance des archipels canarien et cap-verdien.

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