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Publié le 21/11/11


Actual vainqueur de la Transat Jacques Vabre en Multi50


Enfin une grande victoire pour Actual et Yves le Blevec qui viennent de remporter la Transat Jacques Vabre avec Samuel Manuard en Multi50. Yves le Blevec, le vainqueur de la Transat 6.50 en 2007, double co-détenteur du Trophée Jules Verne, signe là sa première victoire en double, sur une Transat des plus exigeantes.








Une course éprouvante
Elle aura été difficile cette 10è édition de la Transat Jacques Vabre, particulièrement pour les Multi50. Les conditions ont contrarié ces trimarans qui n'aiment rien de moins que la glisse au vent portant, alors que ce sont des vents de face et une mer agitée qui ont constitué leur quotidien durant les trois quarts de la course. Dès le départ, Yves et Samuel ont décidé de préserver leur bateau en bons marins, face à des éléments naturels très violents. Ils auront parcouru près de 1200 milles supplémentaires par rapport à la route directe afin de détourner des dépressions, de trouver des vents portants et une mer moins chaotique. Dès le lendemain du départ, Actual pointe en tête. Trois jours plus tard, quatre Multi50 sont contraints à l'abandon.




Actual poursuit sa trajectoire vers les Açores. Guidés par le souci de préserver leur monture tout en conservant le leadership, Yves et Sam font cap au sud afin d'éviter une très grosse dépression. Maître Jacques et une grande partie de la flotte des Imoca sont ralentis dans une zone de transition. Le parcours ne sera pas direct. Les Multi50 sont contraints de longer l'arc antillais alors que les monocoques font route directe vers le Costa Rica. Actual franchit l'île de Saint-Barth en tête puis la Barbade avant d'entrer dans une mer des Caraïbes compliquée. Yves et Sam auront su gérer les zones nuageuses très perturbées pour arriver en vainqueurs à Puerto Limon.

Faites les comptes
Actual a parcouru 1341 milles de plus que le vainqueur Imoca Virbac-Paprec 3, soit 6508 milles pour Actual. La moyenne d'Actual sur ce parcours effectif est de 15,31 noeuds, et de 13,66 noeuds pour Virbac - Paprec 3 sur un parcours effectif de 5167 milles.

Un duo efficace
C'est lors de leur première Transat 6.50 qu'Yves et Sam font connaissance, en 2001. Pendant dix ans, ils ont l'occasion de se croiser mais jamais ils ne naviguent ensemble, jusqu'à cet été 2011 où Yves propose à Sam d'embarquer et de s'entraîner pour courir ensemble la Transat Jacques Vabre. Tous les deux aiment les bateaux, les concevoir et les mettre au point. L'un a du mal à rester en place quand l'autre parait inébranlable quoi qu'il se passe ... une complémentarité qui aura fonctionné à merveille.

Le Multi50 Actual, une belle histoire
La rencontre entre Actual et Yves le Blevec a dix ans. En 2001, le groupe de travail intérimaire donnait un petit coup de main à Yves pour sa première Transat 6.50. Puis le partenariat ne cesse de grandir. En 2007, ils remportent ensemble la Transat 6.50, entre temps Yves est devenu double co-détenteur du Trophée Jules Verne aux côtés de Bruno Peyron. En 2009, ils mettent à l'eau le Multi50 Actual conçu par Guillaume Verdier. Le bateau tout juste mis au point est au départ de la Transat Jacques Vabre, Yves embarque Jean le Cam. Mais quelques heures après le départ, ils chavirent.

En 2010, première victoire en course au large, Actual remporte la Vendée - Saint Petersbourg en équipage. Yves prend le départ de la Route du Rhum mais, alors qu'il est en tête à 1000 milles de l'arrivée, Actual percute un ofni. Il persiste pour rester en course le plus longtemps possible afin de rallier la Guadeloupe. Mais il finira par se faire remorquer, la situation devenant trop délicate. En 2011, Actual remporte le Défi du Prince et l'Estuaire Challenge Multi. A l'issue du Trophée de Fécamp, en convoyage, Actual démâte et la course contre la montre débute pour être au départ de la Transat Jacques Vabre. L'opiniâtreté de l'entreprise Actual, d'Yves le Blevec et de toute l'équipe aura payé.

Dans l'ombre, trois hommes et une femme
Guillaume Verdier, Ronan Deshayes, Christian Dumard : ces trois hommes ont joué un rôle fondamental dans la victoire du Multi50 Actual. Yves le Blevec est un homme qui travaille en confiance et qui aime l'échange. Avec Guillaume Verdier, architecte, ils ont conçu un bateau performant, adapté à la personnalité d'Yves. Ronan Deshayes est celui sur qui Yves peut compter pour préparer ce bateau à la perfection en toute discrétion. Christian Dumard, tacticien de talent, expert du web et précurseur des sites internet de voile en France, est celui qui a routé, conseillé, soutenu Yves et Samuel, durant cette Transat Jacques Vabre. Dans cette équipe, Sandrine Bertho, compagne d'Yves, est un pivot. Elle apporte sa sérénité, son recul et tout son professionnalisme pour structurer le projet.

INTERVIEW D'YVES LE BLEVEC
*As-tu retrouvé la confiance dans ton bateau ? Je me suis enfin retrouvé dans une logique de performance sans être pollué par d'autres soucis. Depuis que nous sommes partis nous essayons de naviguer toujours de la même façon en faisant attention au bateau. On s'aperçoit tout de même d'une usure importante sur les bateaux.

*Avez-vous eu de la casse ? Rien qui ne nous ait empêché d'arriver. Mais un problème de tissus abimés sur un flotteur, une grand voile au bout du rouleau, elle est de 2010 et a aussi pris un coup de vieux dans le démâtage. Et il y a un jeu énorme dans le safran de la coque centrale.

*Le plus dur ? Tout a été dur, les premiers jours c'était assez violent et ensuite il a fallu choisir des trajectoires assez compliquées dans une météo assez complexe , pour finir dans des conditions hyper instables pour une arrivée qui n'en finissait plus. C'est un peu long la fin, on a un peu l'impression d'arriver dans un trou profond, il n'y a plus de vent, plus de ciel bleu, des nuages, il fait très chaud, avec d'énormes nuages noirs qui arrivent d'on ne sait où. Ce n'est pas l'idéal pour régater.

*L'entente avec Sam ? Forcément, en double, on rentre dans l'intimité de l'autre. L'un et l'autre nous sommes suffisamment construits pour identifier nos limites. Il y a un côté vraiment intéressant dans le partage, c'est un peu l'équivalent d'un équipage sur un Trophée Jules Verne mais en plus condensé.
Sam est quelqu'un de super régulier, très stable. Il a une forme de sérénité quand je m'emporte un peu ou que je m'inquiète. Sam est facilement plus pragmatique et moins emporté par ses émotions que moi.

*Comment as-tu vécu ce parcours, rallongé de 600 milles pour les Multi50 ? Je suis capable de le comprendre mais le vivre c'est vraiment lourd, parce qu'on voit les Imoca passer devant, on rallonge la route et ce n'est pas logique. Ce n'est pas bien vécu à bord mais c'est compliqué à gérer entre les classes.

*Quand as-tu cru à la victoire ? Il était fondamental de terminer cette course. Il nous est arrivé des misères, cela a été usant pour le matériel, le sponsor, pour moi. Terminer était clairement l'objectif affiché. La casse parmi les Multi50, cela a été brutal à apprendre pour nous. Mais nous avons continué sans rien changer à notre façon de faire. J'espère que la bagarre avec Maître Jacques a été sympa à suivre ! Dès le troisième jour, nous étions seuls avec lui. La victoire était à notre portée mais cela me dérangeait toujours d'y penser. Je ne peux pas concevoir que cela apporte quelque-chose de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

*Vous avez pris le départ avec un mât tout juste réparé ? Il y a énormément d'aléas possibles sur ces bateaux. Ce sont des machines complexes. A bord d'Actual, pour gagner, il y avait Sam et moi mais il y a des personnes qui travaillent super bien à côté, Ronan, Sandrine, qui sont aussi responsables de cette victoire. S'il n'y avait pas eu le professionnalisme de Ronan, aujourd'hui nous ne serions pas au Costa Rica. Il faut être beaucoup plus que deux pour gagner ...

INTERVIEW DE SAMUEL MANUARD
*Le stress te touche souvent ? Je ne suis pas stressé, mais Yves l'est certainement plus que moi ! Je n'ai pas le même stress que lui. C'est vachement marrant, il a besoin de cet état pour avancer.

*Comment as-tu vécu cette course ? Je suis super content, avec Yves c'était super sympa, on a passé de super bons moments et c'était très riche du point de vue de la navigation. J'ai appris plein de choses. On a eu beau s'entraîner avant le départ, j'ai découvert plein de nouvelles situations pendant la course. Barrer c'est un feeling d'enfer, je suis hyper content d'avoir fait cela.

*Les relations avec Yves ? Dans la course, il faut avoir un liant autre que la pure marche du bateau. Nous discutions des bateaux, d'architecture, des bateaux que nous avons aimés.

*Comment se sont déroulées les dernières heures ? J'essaie toujours de positiver notamment quand nous avons eu des conditions avec des vents erratiques. Je me disais qu'il fallait en profiter au maximum de ces dernières heures, même si j'avais hyper envie d'arriver !

INTERVIEW DE SAMUEL TUAL, PRESIDENT DU GROUPE ACTUAL
*Quelle a été votre ligne de conduite durant ces années difficiles ? Tenir le cap et rester constant dans l'engagement nous permet de vivre des moments comme celui que l'on vit aujourd'hui. C'est une récompense pour Yves qui est resté très constant et très sérieux dans sa façon de mener son projet. Il a été aussi très habile dans le choix de son co équipier qui a une part très importante dans la victoire.Nous savions que nous avions un bateau performant mais il a rencontré des phénomènes exceptionnels qui nous ont empêchés de voir le meilleur. C'est une récompense pour tous et je dédie cette victoire à l'ensemble des collaborateurs qui sont associés depuis le début du projet. Ils ont eu des émotions, cette victoire c'est la leur et celle de l'engagement durable du Conseil général à nos côtés. C'est aussi celle de l'engagement récent de la société Mann+Hummel. Il n'a jamais douté malgré les difficultés et il a emmené toute la Mayenne derrière ce projet. Les Mayennais ont été très attentifs durant toute la transat.

*Comment avez-vous vécu la course ? Il y a eu beaucoup d'abandons et il fallait tenir puis exister, arriver et arriver devant ... Cela rend l'exploit encore plus grand et ce qui nous est arrivé dans les années passées rend la victoire plus grande et plus précieuse. Mais je regrette que les Multi50 aient dû faire un parcours plus long de 600 milles. Cela leur enlève une dimension de performance.

*Comment les collaborateurs d'Actual vivent-ils ce partenariat avec Yves ? C'est comme toutes les histoires que se terminent bien, on oublie les moins bonnes. Ils sont fiers d'être associés à cet exploit extraordinaire. Les collaborateurs qui travaillent au quotidien dans les ressources humaines savent ce que signifie la compétence associée au talent. Ce sont les valeurs que l'on souhaite véhiculer dans l'entreprise et tout le monde s'y retrouve.

JEAN ARTHUIS, Président du Conseil général de la Mayenne félicite Yves LE BLEVEC et Samuel MANUARD
"En mon nom personnel, de celui de mes collègues Conseillers généraux et plus largement de tous les Mayennais, j'adresse mes plus vives félicitations à Yves et Samuel pour leur très belle victoire dans la catégorie Multi50 de cette 10ème Transat Jacques Vabre. (...) Aujourd'hui, c'est un sentiment de joie, de confiance et d'espérance qui nous anime. Votre victoire incarne les clés de la réussite mais aussi de notre capacité de mouvement qui est l'un des traits de notre identité mayennaise fondée sur des valeurs de solidarité, de volonté, de goût de l'effort. Par votre engagement, vous nous démontrez que notre communauté de destin dépend plus que jamais de notre aptitude à oser, que les conquêtes les plus sublimes sont des prix de hardiesse et que le progrès est toujours le fruit de l'audace. C'est en cela que le Conseil général est toujours aux côtés de ceux qui entreprennent et révèlent les talents. Yves et Samuel, vous êtes la fierté de toute la Mayenne".

Retour sur 17 jours de course
* 2 novembre 2011 : Le départ est enfin donné après un report de trois jours. La préoccupation d'Yves et de Sam, trouver le bon tempo et se préparer à une mer difficile dès la première nuit.

* 3 nov : La première nuit a été musclée, "saute-mouton" comme la décrit Sam . A peine 24 heures après le départ, la flotte a déjà franchi la pointe britannique. Actual est le Multi50 le plus proche de la route directe.

* 4 nov : Chasser-croiser avec Crêpes Whaou! Actual est le premier à bénéficier de la bascule de vent au nord-ouest. Monopticien.com est le premier Multi50 à abandonner.

* 5 nov : Une petite accalmie du vent ralentit la progression du bateau dans une mer chaotique. Les conditions n'épargnent ni les hommes ni les bateaux. Crêpes Whaou! est contraint à l'abandon suite à la chute à bord de son skipper Franck-Yves Escoffier, Prince de Bretagne et FenetreA-Cardinal jettent l'éponge pour des raisons techniques.

* 6 nov : 38 noeuds de vent dans la nuit, mer agitée, Actual navigue au près et les deux skippers se relaient fréquemment à la barre en restant très vigilants.

* 7 nov : Yves avoue être à la limite de l'exercice. En quatre jours, la flotte aura subi trois dépressions et de la casse. Actual s'en sort bien et navigue en contournant les Açores par le sud ; 28 noeuds de vent, ça tape, il faut s'accrocher dans le bateau pour tenir à peu près debout. Maître Jacques, le concurrent d'Actual, contourne les Açores par le nord.

* 8 nov : Avec 86 milles d'avance sur Maître Jacques, Actual est le bateau le plus sudiste de la flotte et bénéficie de vents portants plus soutenus que les concurrents, toutes flottes confondues, situés plus nord.

* 9 nov : Le Multi50 Actual affiche la plus belle vitesse avec plus de 17 noeuds. Toutefois, bien que les conditions se soient grandement améliorées, la mer reste agitée dans un vent soutenu. A bord un semblant de vie a repris. Route plein sud, il fait chaud, ça glisse. Première journée sans bottes, première journée où le bruit du bord s'apaise.

* 10 nov : Actual file à 20 noeuds. Maître Jacques, décalé dans le nord-est, peut choisir une route plus courte qu'Actual, très décalé. Soleil, vent soutenu, ciel bleu avec de petits nuages blancs, poissons volants. La route vers le premier point de passage, Saint-Barth, sera loin d'être directe.

* 11 nov : "C'est plus simple de gravir la montagne que creuser un tunnel !" Improbable mais réfléchie, la route d'Actual positionne le Multi50 au nord de la route directe, pour mieux redescendre sur Saint-Barth, premier point de passage obligatoire pour les Multi50.

* 12 nov : La remontée que Maître Jacques a réalisée dans la nuit, pour n'être plus qu'à 24 milles d'Actual (en distance au but), pouvait inquiéter. Actual a rallongé sa route vers le nord ouest afin de bénéficier d'un vent portant et soutenu pour plonger vers Saint-Barth.

* 13 nov : Après un dernier empannage avant Saint-Barth, Actual trace une route directe dans un bel alizé et sur une mer enfin "bien rangée" et aplatie.

* 14 nov : Actual franchit Saint-Barth en tête au lever du jour, avec une avance de 210 milles sur son concurrent Maître Jacques alors qu'il reste 1700 milles à parcourir jusqu'au Costa Rica.

* 15 nov : Yves et Sam virent la Barbade. Après un détour de 600 milles, supplément de route par rapport à la route des monocoques, ils peuvent enfin faire route directe vers Puerto Limon.

* 16 nov : 1000 milles à parcourir en mer des Caraïbes. Il faut gérer les oscillations de vent et les grains en pleine nuit noire, des conditions très stressantes à bord d'un multicoque.

* 17 nov : 646 milles jusqu'à Puerto Limon, 361 milles séparent Actual de Maître Jacques. Actual évolue à bonne allure au portant. Sur une mer plate, Samuel témoigne profiter pleinement de cette "machine à vent" qu'est Actual.

* 18 nov : Le premier monocoque, Virbac-Paprec 3 de Jean-Pierre Dick et Jérémie Beyou, franchit la ligne en vainqueur de la classe Imoca. Leur temps de course est de 15j 18h 15mm 54s. Actual suit les variations de l'alizé et négocie les grains en empannant régulièrement. Yves et Samuel ont doublé Gamesa de Mike Golding et s'amusent de leur nouveau challenge, rattraper les Imoca.

* 19 nov : Actual navigue dans un alizé de 10 noeuds et tire des bords au portant. Les grains sont fréquents , la progression est irrégulière. Il faut surveiller les variations de vent et préserver une grand voile très abimée. Actual progresse de 56 milles en 9 heures. Ils avouent avoir une casquette grigri à bord ...

* 20 nov : Actual a franchi la ligne d'arrivée de la Transat Jacques Vabre en vainqueur de la classe Multi 50 à 08h 07mn et 43sec (heure française). Le temps de course d'Yves Le Blévec et Samuel Manuard est de 17 jours, 17 heures, 07 minutes et 43 secondes. Leur vitesse moyenne sur le parcours théorique (5323 milles) est de 12,52 noeuds. Ils ont parcouru effectivement sur l'eau 6508 milles à 15,31 noeuds de moyenne.

Le Multi50 Actual
Architecte : Guillaume Verdier
Caractéristiques techniques :
' Longueur coque centrale : 50 pieds soit 15,24 m
' Longueur flotteurs : 50 pieds soit 15,24 m
' Largeur flottaison : 14,80 m
' Tirant d'eau de 2,00m à 3,50 m
' Tirant d'air : 23,77 m
' Bôme d'une longueur : 6,20 m
' Surface de voile maximum au près : 180 m2
' Surface de voile maximum au portant : 270 m2

Matériaux de construction :
' La coque centrale : Sandwich composé de fibre de
verre et mousse PVC avec des renforts en carbone,
résine époxy
' Les flotteurs : Sandwich composé de fibre de verre
et mousse PVC avec des renforts en carbone, résine
époxy
' Les bras de liaison : Sandwich composé de fibre de
verre et mousse PVC, résine époxy
' Dérive, safrans, mât et bôme : carbone
Chantier coque centrale et assemblage :
JPS Production : Nicolas Groleau et son équipe
Les flotteurs : FR Nautisme
Les bras : Chantier Naval de Larros, Thierry Euère
Mât : Lorima
Bôme et dérive : Gepeto
Les voiles : Incidences La Rochelle
Electronique : NKE processeur

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