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Publié le 03/11/10

Partie de poker, les Açores en jeu !

Franck Cammas sur Groupama 3 a ravi le matin du 2 novembre 2010 la place de leader de la Route du Rhum à Thomas Coville. Contrairement à son adversaire qui a choisi l'option sud, le skipper de Sodebo contourne l'anticyclone des Açores par le nord. Il a profité de conditions clémentes pour se reconstituer un capital sommeil et nourriture.



Depuis la nuit dernière, le vent faiblissant a ralenti la progression du trimaran Sodebo à une douzaine de noeuds (22 km/h), alors que Franck Cammas, son adversaire sur Groupama 3, parvenait à se faufiler le long des côtes portugaises où un vent modéré le propulsait en tête du classement de 8 heures. En milieu de journée, Thomas Coville virait de bord, sur la bordure nord du fameux anticyclone des Açores et relançait sa machine à une vitesse de 15/17 noeuds (27/31 km/h). Deuxième au classement de 15h40, Sodebo affichait 65 milles (120 km) de retard sur Groupama 3.

« Le vent est en train de se renforcer doucement et nous refaisons un décalage ouest par rapport à la route directe », expliquait le skipper lors de sa vacation de l'après-midi. Notre option fait le pari d'aller chercher le vent là où il va rentrer petit à petit, de plus en plus fort. Il va falloir passer un front, c'est-à-dire une dépression et là, il y a une rupture : le vent forcit d'abord, tourne après et il faudra revirer dans cette rotation de vent qui redescend beaucoup plus sur les Antilles. Il y a un peu de chemin avant d'arriver à cette phase. Dans les prochains jours, ça va être du près, dans des conditions pas très confortables, que certains n'ont sans doute pas voulu venir chercher.»

A bord de Sodebo, Thomas avait mis à profit la nuit pour dormir et se nourrir. « J'ai bien récupéré pour être prêt pour dans la deuxième partie de course qui va être plus animée », prévoyait-il à l'aube. Les vents sont très changeants et c'est toujours complexe quand un nouveau système météo arrive, il faut s'adapter, être au service de son bateau : beaucoup de manoeuvres, déplacer les voiles pour être à l'optimal par rapport aux masses sur le bateau. C'est physique ! ».

Rien de tel pour motiver l'athlète qui a patienté jusqu'à 14h30 pour envoyer son virement en bordure de l'anticyclone. C'est donc un marin serein que l'on retrouvait à 16 heures pile, pour une conversation diffusée en direct et en images, sur sodebo-voile.com et sur I-phone. Il ne manquait alors que l'odeur pour partager la gamelle de purée potager et boeuf (515 calories sur l'étiquette, spécialement préparée par le service R&D de Sodebo) que mitonnait Thomas, tout en faisant partager son bonheur de voler, de temps en temps, sur une coque. En même temps, il réglait sa voile d'avant et expliquait le fonctionnement de son pilote automatique !

Demain matin, Thomas Coville espère doubler les Açores et ne songe à aucun instant y musarder. Il compte aussi sur un renforcement progressif du vent, par l'Ouest, et l'après-midi, sur un nouveau rendez-vous vidéo en direct à 16h. « Soyez ponctuel ! » a-t-il prévenu.