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Publié le 18/02/11


Tranches de vie à bord de Sodebo dans l'Océan Indien


Alors qu'il file dans l'Océan Indien sous la longitude de Madagascar, en approche de celle des îles du Prince Edward et sur la route des îles Crozet, Thomas témoigne d'un froid pinçant et nous offre malgré tout une jolie visite guidée, en son et en images, de son "home sweet home" !







L'une des grandes caractéristiques de Sodebo est cet habitacle de plain-pied avec le cockpit. Cela évite les allers/retours dans une descente acrobatique. La cellule de vie mesure à peine 2,50m de long sur un peu plus d'un mètre de large et des hublots permettent de voir en permanence dehors, en restant parfaitement à l'abri.



Moins de quatre mètres séparent sa bannette du winch dans le cockpit à l'extérieur où il choque les voiles en cas de besoin. Entre les deux, sa kitchenette est encore moins équipée que celle d'une chambre d'étudiant, avec un simple réchaud à gaz et ce minuscule évier où, grand luxe, le robinet distille de l'eau douce, en provenance du dessalinisateur qui trie en fond de cale, le sel de l'eau de mer. A l'envie, Thomas peut même tirer le tuyau du robinet pour s'offrir une courte douche, vue mer.

"Il fait maintenant froid. Le vent du Sud ici, n'est pas un vent chaud et bien heureux comme chez nous. Cela reste encore très humide en arrière de ce front avec lequel je navigue depuis six jours, on se connaît bien maintenant, on va finir copains," décrit le skipper en blouson et avec ce bandana orange et noir qui ne le quitte plus. "En fait, j'en ai deux, je change, cela m'évite surtout d'avoir les cheveux mouillés et c'est pas un mal, franchement."

"La nuit du 17 février 2011 a été bien occupée avec plus de vent que prévu comme souvent et surtout très oscillant, là je reborde un peu de grand-voile, de 16 noeuds, cela s'est renforcé à 20. J'ai aussi eu des problèmes d'électronique en milieu de nuit mais cela s'est arrangé, " poursuit-il, avant de s'arrêter, levant les yeux et le bras. "Il y a un grand albatros à moins de 30 mètres de moi, puis un second et un troisième. Ils ont une aisance magnifique dans cet endroit où nous, nous nous sentons complètement patauds. Ils utilisent cette couche d'air au-dessus de l'eau et planent sans jamais bouger les ailes. Ils doivent prendre du plaisir à planer...cela serait comme une forme d'intelligence..."

De retour sous la casquette, Tom s'arrête. "La nuit, je peux aussi m'installer là avec un petit matelas et alors je campe plus que je ne vis. Sous les winches, j'ai aussi ces taquets qui me sauvent souvent. En fonction des paramètres que j'entre dans l'ordinateur, comme l'angle de gîte limite par exemple, le bloqueur libère l'écoute de la voile qui est coincée à ce moment là dans le système."

Contre le froid, Thomas ne ferme pas la porte de la descente, il peut en revanche dérouler un rideau de plastique, de quoi gagner quelques degrés à l'intérieur. Il peut aussi mettre en marche son chauffage pour sécher ses vêtements et l'atmosphère par grand froid.

Si cela peut paraître spartiate, le confort, comme la sécurité, progresse à bord de ces bateaux qui, de plus en plus rapides, restent invivables justement en raison de cette vitesse qui accroit les risques et amplifie la rudesse des éléments.

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