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Publié le 30/05/12


Harvey Keitel


Avec son accent typique de Brooklyn et son air de bulldog, Keitel s'est d'abord imposé comme un formidable truand aux petits pieds dans les films de Martin Scorsese. Une sorte de James Cagney des temps modernes. Né en 1939 à New York, il sert dans les Marines avant de suivre les cours d'art dramatique de Lee Strasberg et Stella Adler et de se produire sur scène. Grâce à une petite annonce, il a la chance de rencontrer Scorsese qui le dirige dans Who's That Knocking at My Door? (1969). Cinq ans plus tard, ils se retrouvent sur Mean Streets, puis refont équipe avec Alice n'habite plus ici (1974) et Taxi Driver (1976).







En 1978, Harvey Keitel campe l'un de ses personnages les plus poignants et les plus tourmentés, Jimmy, dans Mélodie pour un tueur de James Toback. Mais sa carrière subit un coup d'arrêt lorsqu'il n'est pas retenu pour Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Contraint de tourner dans des films mineurs tout au long des années 80, il connaît un retour inespéré au début de la décennie suivante : policier sympathique dans Thelma et Louise (1991) de Ridley Scott, il incarne surtout un flic déjanté dans le superbe polar métaphysique Bad Lieutenant (1992) d'Abel Ferrara. Sensible à l'univers de Quentin Tarantino, alors débutant, il accepte de jouer dans Reservoir Dogs (1992). Un an plus tard, il prouve qu'il peut changer de registre en campant un homme vulnérable et romantique dans La Leçon de piano de Jane Campion, Palme d'Or à Cannes. Mais il revient à ce qu'il affectionne le plus : des rôles de gangsters endurcis et d'hommes que la vie n'a pas ménagés.




Harvey Keitel est ainsi à l'affiche de Pulp Fiction (1994) de Quentin Tarantino, Palme d'Or à Cannes, Clockers (1995) de Spike Lee et Copland (1997) de James Mangold. Il n'est pas absent des blockbusters hollywoodiens, puisqu'il enchaîne U-571 (2000), Dragon rouge (2002), et Benjamin Gates et le trésor des Templiers (2004). Harvey Keite ne néglige pour autant pas le cinéma d'auteur, y compris européen, puisqu'il a donné la réplique à Emmanuelle Béart dans Un crime (2006) de Manuel Pradal. Sans conteste, Harvey Keitel est l'une des dernières "gueules" du cinéma américain.


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