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Publié le 08/02/12


Bouvet Guyane 2012 : Au Secours des rameurs


Le matin du 07 février 2012, on recensait 6 abandons sur la course dont les trois derniers (Gauthier, Alnet et La Hondé) ont été victimes à des degrés divers du mauvais temps qui a sévi sur zone pendant le weekend. 54°West en charge de l'organisation de la course a donné ordre aux deux bateaux suiveurs de récupérer les skippers qui sont dans l'incapacité de rallier la Guyane par leurs propres moyens et souhaitent abandonner leur embarcation. La tâche n'est pas aisée en raison de l'éparpillement des bateaux, mais Michel Horeau pense que l'évacuation sera achevée demain. Pendant ce temps, les rameurs encore en course poursuivent leur progression aidés par une météo convenable.







Les six Guyanais dans les dix premiers. Au classement de 12 h (heure de Paris), deux Guyanais occupaient les deux premières places. Pascal Vaudé était situé à 1723 milles du but, désormais talonné par Henri-Georges Hidair seulement 5 milles derrière et surtout favorablement placé au nord de la flotte. Francis Cerda d'Hendaye complétait le podium avec un retard de 21 milles en distance au but sur le premier. Jusqu'au 8ème on peut dire que les canots suivants, ceux (dans l'ordre) de Alein, Verdu, Lainé, Dupont et Dupuy sont dans un mouchoir de poche. Letendre localisé à 65 nautiques du leader est 9ème et Julien Besson complète le « top ten ». On note que les six coureurs guyanais sont encore en compétition et figurent parmi les dix premiers.



Récupérer les skippers ayant abandonné. « On fait le maximum pour récupérer les skippers en difficulté » insiste Michel Horeau. Après avoir récupéré Frédéric Devilliers, bien mal en point, Le Bicho (un sloop en alu de 15 m de long) est allé sur la position du canot d'Olivia La Hondé. Mais la seule femme de la course tentait encore cette nuit de trouver une solution pour continuer sa route malgré un aileron de gouvernail cassé. En vain ! Le matin du 07 février 2012, elle a dû se rendre à l'évidence que ce ne serait pas possible. « Il faut agir vite », lance l'organisateur de la Bouvet Guyane car le canot a déjà beaucoup dérivé dans le sud et menace d'être aspiré par le courant de Guinée qui porte à l'est. Le Bicho devait récupérer Olivia dans les heures qui viennent. Simultanément Rémy Alnet et Jean- Jacques Gauthier situés dans la même zone seront pris par l'Etoile Magique. Un lieu de rencontre est prévu entre les deux bateaux accompagnateurs pour que Le Bicho débarque ses deux passagers, Devilliers et La Hondé, à bord du grand catamaran où se trouvent les quatre autres rameurs ayant renoncé. L'Etoile Magique ira les déposer au Cap Vert et Le Bicho pourra reprendre sa veille sur zone.

Beaucoup d'abandons. Le coup de vent du week-end a brutalement alourdi le nombre d'abandons après seulement 8 jours de navigation. « En 2006, tout le monde avait touché le continent sudaméricain sauf un », se souvient Michel Horeau. En 2009, on ne comptait que deux abandons après une semaine en mer. Ensuite il y avait eu quatre autres forfaits pour des raisons à la fois techniques et physiques. En 2012, il y a déjà 6 abandons recensés alors que le quart de la course est à peine effectué. Le gros temps a révélé les canots qui étaient bien préparés et ceux qui l'étaient moins. « Les jaugeurs avaient un doute à Dakar sur la conformité de certains ailerons de gouvernail... », mentionne Horeau. Un doute prémonitoire. Quant à Rémy Alnet, on peut parler de malchance. Il avait le panneau ouvert au moment du chavirage. L'eau a envahi l'habitacle et plus grave a endommagé le moteur du dessalinisateur. Et sans cet appareil à faire de l'eau douce, on ne peut décemment envisager une traversée de l'Atlantique.

Un répit apprécié. Après deux jours de conditions éprouvantes, les concurrents contactés le matin du 07 février 2012 éprouvaient soulagement et décontraction. Pascal Vaudé, désormais en tête de la course, se disait désolé par les abandons de ses camarades et notamment des deux anciens qu'il connaît bien. Samedi, il a bien failli chavirer lui aussi mais son Marine & Loisirs est revenu du bon côté. Il se souvient avoir eu une dure journée en 2009 et il espère qu'il n'y en aura pas d'autres cette fois.

« Ce matin, il ya encore un peu de mer mais le vent ne dépasse pas 15 noeuds. C'est curieux il ya beaucoup d'algues en surface... comme des sargasses et ça m'empêche de pêcher ». Pascal était impatient de reprendre les avirons car il redoute la remontée d'Henri-Georges Hidair qui est plus au nord que lui et à moins de 5 milles derrière. 14.80 nds était la vitesse indiquée par le GPS de la Fileuse quand le canot est parti dans un grand surf dimanche, poussé par une vague « maous-costaud ». Pierre Verdu n'en revient toujours pas. Il faut dire que le hardi navigateur était dans son cockpit quand la mer était de méchante humeur.

« Avec mon corps je jouais sur l'assiette du canot pour le maintenir à l'horizontale et quand nécessaire j'orientais le gouvernail pour maintenir l'embarcation dans l'axe de la vague quand celle-ci menaçait de frapper durement la coque ». De fait Pierre figure toujours dans le peloton de tête. Tout va bien pour lui sinon : « que c'est usant de faire attention à tout, tout le temps ». Une sensation de danger permanent qui le vide. Ce matin il attaquait la journée quand même plus décontracté. Pierre Mastalski nous a parlé pour la première fois.

« Tout va bien à bord. J'avais anticipé le mal de mer en dormant dans mon canot durant les jours qui ont précédé le départ et ça m'a plutôt réussi. J'ai beaucoup ramé pour maintenir la route nord recommandée par mon routeur et ça m'a vanné... Le gros temps m'a flanqué la frousse car je ne connais pas la haute mer. Une fois le canot s'est retrouvé en haut d'une grosse vague et j'ai bien cru que j'allais y aller. Du coup je suis rentré à l'intérieur et j'y suis resté ». Ce matin le skipper de Mauvilac était serein. Il comptait profiter du beau temps revenu pour un long exercice d'avirons après avoir dégusté des pâtes au Pistou. Pour le moment, il n'ose pas encore ramer la nuit mais avec le réchauffement de la température il va falloir s'y mettre. Une rencontre matinale avec deux dauphins a achevé de lui booster le moral. Pierre est tout simplement heureux.

Guillaume Bodin ne déteste pas la mer formée. Le week-end dernier n'a pas été traumatisant pour l'architecte paysagiste de Villeurbanne. Il a bien eu une petite angoisse quand le canot a voulu faire chapeau mais il est revenu gentiment à l'endroit. Tout va bien à bord du bateau rose hormis la charge électrique. Guillaume s'oblige à faire des économies d'énergie tout en réfléchissant à ce qui peut être la cause du problème autre que l'absence de soleil ces derniers jours. Son déssalinisateur marche impeccablement et il ne voudrait pas que le manque d'électricité l'oblige à rationner sa consommation d'eau quotidienne.

CLASSEMENT DU JOUR A 14hTU : 1- Pascal Vaudé / 2- Henri-Georges Hidair / 3- Francis Cerda



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