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Publié le 21/01/11


Édulcorants alimentaires : l'Anses analyse les résultats de deux études récentes


L'aspartame est un édulcorant intense autorisé en Europe depuis 1994 par la directive 94/35/CE après évaluation par le Comité scientifique de l'alimentation humaine de la Commission européenne (CSAH) en 1985. Ce comité a établi une dose journalière admissible (DJA) de 40 mg/kg poids corporel. Le CSAH a réévalué l'aspartame en 1989, 1997 et 2002 et plus récemment l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en 2006.

Edulcorants alimentaires

L'aspartame est également autorisé aux Etats-Unis en tant qu'édulcorant après évaluation par la US Food and Drug Administration (FDA) en 1974. La FDA a réévalué l'aspartame en 1981, 1983, 1998 et plus récemment en 2007.

Le Joint FAO/WHO Expert Committee on Food Additives (JECFA) a également évalué l'aspartame à plusieurs reprises depuis les années 1980 et, comme le CSAH, a établi une DJA de 40 mg/ kg poids corporel.

En 1995 une étude évoquait une possible relation entre l'augmentation de la fréquence de tumeurs du cerveau et la consommation d'aspartame. Cette étude a été critiquée par de nombreux scientifiques sur le plan méthodologique. Le CSAH se prononçait une première fois sur les résultats de cette étude en 1997. En 2002, en s'appuyant notamment sur les travaux de l'Afssa et de la Food Standard Agency anglaise (FSA), le CSAH considérait que les données scientifiques n'apportaient pas de preuve d'un lien entre aspartame et tumeurs du cerveau ; la dose journalière admissible de l'aspartame était en conséquence maintenue.

En effet, l'Afssa avait conclu dans sa contribution de 2002, après évaluation d'environ 80 publications scientifiques référencées, que l'ensemble des données scientifiques ne permettaient pas de soutenir le fondement de l'hypothèse avancée par la publication de Olney et collaborateurs.

En 2005 et 2006, l'European Foundation of Oncology and Environnemental Sciences « B Ramazzini » à Bologne, publiait les résultats d'une étude chez le rat dont les conclusions évoquaient une augmentation de l'incidence des lymphomes, leucémies et autres types de cancer chez les animaux exposés à l'aspartame. L'EFSA, saisie par la Commission européenne, demandait les données brutes à l'Institut B. Ramazzini afin de pouvoir les examiner. Ces données ont été analysées par l'EFSA.

L'EFSA a estimé qu'il n'y avait aucun élément justifiant de mettre en cause les évaluations précédemment réalisées ni la DJA de l'aspartame de 40 mg/kg poids corporel. Des conclusions similaires sur les études publiées par l'Institut B Ramazzini ont a par ailleurs été formulées par la US FDA le 20 avril 2007.

Une nouvelle publication de l'Institut B Ramazzini parue en 2007 faisait encore état de l'augmentation de l'incidence de leucémies, lymphomes et de cancers des glandes mammaires chez les rats après l'exposition à l'aspartame in utero. En février 2009, l'EFSA a émis deux opinions sur cette nouvelle publication et les conclusions ont été que les données disponibles obtenues n'indiquaient pas un potentiel génotoxique ou cancérigène de l'aspartame après une exposition in utero. En conséquence, la dose journalière admissible (DJA) établie pour l'aspartame de 40 mg/kg poids corporel était maintenue. Cette DJA est encore valable actuellement.

De nouvelles études scientifiques ont été très récemment publiées sur d'éventuels effets d'édulcorants alimentaires sur la santé : en particulier, une étude réalisée chez la souris, sur le lien entre aspartame et certaines tumeurs (issue du même institut Ramazzini), et une étude épidémiologique danoise, portant sur la relation entre la consommation de boissons édulcorées et le risque d'accouchement prématuré. Dans le cadre de la veille permanente qu'elle exerce, l'Anses va examiner sans délai ces nouvelles études en vue d'éventuelles recommandations aux autorités françaises, et saisira le cas échéant l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), compétente sur le sujet pour une réévaluation du risque.


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