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Publié le 16/03/11


Printemps des poètes au musée Pierre Corneille

Evènement passé.

Le samedi 19 mars 2011 à Petit-Couronne (76).

Au 17ème siècle, Rouen était un centre important de la culture hispanique. Entre le port actif de cette ville et la péninsule ibérique, les liens n'étaient pas seulement commerciaux mais aussi culturels. Lorsque l'on sait que Pierre Corneille en fut influencé au point de puiser dans l'oeuvre de Guilhem de Castro : Las Mocedades del Cid, l'intrigue de sa pièce de théâtre devenue si célèbre : Le Cid, et qu'il invita très fortement son jeune frère Thomas à apprendre l'espagnol pour l'écrire et le parler, on ne s'étonnera pas de présenter ici-même, quelques extraits du livre le plus célèbre de la littérature espagnole à l'étranger : « L'Ingénieux Hildalgo Don Quichotte de la Manche » écrit par Miguel de Cervantes Saavedra (1547-1616) en 1605 pour sa première partie et 1615 pour la seconde.


C'est en effet grâce aux migrations des marranes , c'est à dire des juifs d'Espagne convertis au christianisme, fuyant vers les Provinces-Unies que la littérature espagnole se fit connaître en France. Passant par Bayonne, Bordeaux et Rouen, pour arriver aux Provinces Unies (actuelle partie de la Hollande), les migrants emportèrent leurs livres ou les firent imprimer librement sur le sol français.

C'est ainsi que Lyon et Rouen devinrent deux grands centres d'édition en langue espagnole et de traduction. Fait remarquable, Laurent Maurry installé à Rouen, éditeur de bon nombre d'ouvrages présentés au musée, était l'éditeur de Pierre Corneille et des marranes. La bibliothèque municipale de Rouen conserve un précieux exemplaire de Don Quichotte écrit en espagnol, et doté de trois ex-libris de rouennais ainsi que divers autres ouvrages d'auteurs espagnols imprimés à Rouen par Maurry.

Considéré comme un super roman de chevalerie, ce livre devait dénoncer le sentiment irréaliste de cette littérature et couper la tête à la vision traditionnelle du héros de roman. Cervantès incite à la modération, à la réflexion, à la sagesse et au bon sens et pour ce faire, part dans les extrêmes. Le nobliau de province est « un chevalier errant » accompagné de son valet qui part observer le monde et non l'explorer.

Il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes, ce qui donne lieu à des scènes splendides comme celle des moulins à vents qui se transforment en géants ou l'auberge qui se transforme en château. Tous ces comportements absurdes doivent faire réfléchir sur nos incohérences, nos mensonges. Cervantès lui-même connut une existence mouvementée, ponctuée de voyages, de séjours en captivité prisonnier des Barbaresques alors qu'il naviguait vers l'Espagne après avoir participé à la fameuse bataille de Lépante.

Enfin, avant d'entrer dans le vif du sujet, il faut se souvenir que c'est par ce livre de Cervantès, que la langue française s'est enrichie d'un vocabulaire encore en usage : hidalgo (ou nobliau), combattre des moulins à vent, auberge espagnole (avec un double sens : auberge vide où il faut apporter son couvert mais aussi auberge à l'accès grand ouvert ), la Dulcinée (petite amie)...

Printemps des poètes au musée Pierre Corneille
Samedi 19 mars 2011 à 15h30
Maison des champs-Musée Pierre Corneille
502 rue Pierre Corneille
76650 Petit-Couronne

Tél : 02.35.68.13.89





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