Olivia Ruiz en concertEvènement passé. Le mercredi 30 janvier 2013 à Béziers (34). « Le calme et la tempête », une évidence. Dichotomie des émotions. Météorologie interne rendue capricieuse par le cheminement de la vie. Cet album n'est pas l'album de la maturité. Cela n'existe pas. Pas { son âge. Olivia Ruiz n'est pas en âge de vieillir. Olivia Ruiz grandit. Chaque jour un peu plus. Chaque jour davantage. Album après album. « Le calme et la tempête » est plus grand que « Miss Météores » qui lui-même était plus grand que « La femme chocolat » qui lui-même était plus grand que « J'aime pas l'amour ». Oui, plus grand. La grandeur est avant tout une histoire de profondeur et à ce petit jeu là , Olivia Ruiz a du talent. Profondeur des mots, profondeur des sons, jamais elle n'avait donné cette impression de puiser si loin en elle pour trouver la source de ses chansons. Mais plonger en apnée à la recherche de ses vérités souvent ne suffit pas et il faut aller voir encore plus loin. Se mettre en danger. Chercher une nouvelle lumière { l'extérieur pour y voir plus clair { l'intérieur. Il faut alors se décider { partir. Partir { la recherche de nouveaux repères sur des territoires qui n'en ont pas. Partir et non fuir. En février, Olivia Ruiz décidait de voler plein ouest, là où le soleil se couche, y passer la nuit et attendre l'aube d'un autre jour pour s'élever { nouveau. Partir loin sans se retourner. Envie farouche de voyager. Besoin vital. S'échapper. Les épaules chargées. Le coeur lourd. Partir seule. Escapade insulaire. Cuba. Plus de nouvelles. Puis un message. J'ai quitté Cuba. Je viens d'arriver à Los Angeles. Tout va bien. J'avance. Je continue de chercher. Chercher quoi ? Chercher tout et son contraire à la fois. Besoin de vivre. Besoin de revivre. Panser ses douleurs { l'abri des regards. S'étendre et s'entendre. S'écouter. S'allonger, contempler, admirer. Saisir l'instant. Admettre le hasard. Apprécier les rencontres. Les vivre à fond. Les multiplier. Echanger. Sans arrière-pensées. La sincérité avant tout. Regarder chez les autres ce que l'on ne sait plus trouver chez soi, savoir que le monde change et se dire qu'il va bien falloir y prendre place. Chanson thérapie. On n'écrit pas des chansons comme on va chez son psy. Olivia Ruiz parle d'elle et des autres, d'elle { travers les autres, des autres { travers elle. Elle parle de nous. Chaque mot y est choisi. Pesé. Déposé. Avec précision et délicatesse. Chanter plutôt que dire. Pudeur des émotions face à la grandeur des sentiments. Se battre encore et encore contre les non-dits. Elle reviendra quelques jours plus tard à Paris. Pas longtemps. C'est décidé. Tout se passera ailleurs Libre. Insaisissable. Elle a trouvé le chemin. Cuba encore. Bogota une fois. Los Angeles beaucoup. Les rencontres étaient trop belles. Elles nécessitaient plus de temps. Des images qui reviennent comme des flashs. Les nuits à danser sur les trottoirs de La Havane, les collines verdoyantes étendues autour de Trinidad, les heures passées dans les bus, les avions, les aéroports, la plage de Venice Beach, les chambres d'hôtels, les pensions familiales, les vies racontées, les histoires échangées, et ce home-studio de la cité des anges qui apparait l{ comme par magie, des musiciens de passage, d'autres choisis, des discussions interminables, des négociations sonores, l'enregistrement. Les doutes se sont transformés en convictions. « Le calme et la tempête ». Une ligne supplémentaire dans l'histoire d'Olivia Ruiz. Une ligne mais pas n'importe laquelle. Une ligne qui rattrape celles de sa main parcourues par l'oeil aiguisé d'une Bruja de l'arrière pays cubain qui lui fit dire à la lumière de sa sagesse de vieille femme " Laisse faire la vie et tout ira bien". Olivia Ruiz en concert Mercredi 30 janvier 2013 à 20h00 Zinga Zanga Traverse de Colombiers 34500 Béziers Béziers (34) Partager : |