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Publié le 02/03/12 |
Les biocarburants à base d’algues, une alternative écologique crédible Faciles à cultiver, véritables concentrés d'énergie, les algues ont trop d'atouts pour ne pas avoir à un avenir radieux. L'époque est à la hausse des prix du carburant, conséquence directe de l'épuisement des ressources pétrolières. Intrinsèquement liés, ces deux phénomènes rendent l'alternative qu'incarnent les voitures électriques séduisante, en dépit d'un coût initial qui demeure trop important pour nombre de ménages, le prix de location de la batterie étant fixe et amené à décroître à mesure que la technologie progressera. Nous n'en sommes toutefois pas encore là et les voitures thermiques ont encore de beaux jours devant elles, d'où l'intérêt de subventionner les entreprises qui mettent au point des essences alternatives à l'empreinte carbone moindre.
Ce n'est pas le cas des agrocarburants, plébiscités en début de millénaire et dont on connaît mieux aujourd'hui l'impact environnemental réel, sachant que leur développement va de pair avec une déforestation et des expropriations de cultures vivrières destinées aux populations que la réduction des gaz d'échappement est très loin de compenser. Mieux vaut donc favoriser les biocarburants de deuxième et troisième génération, c'est-à -dire ceux conçus à partir de déchets, de microbes ou encore d'algues, pour le coup vraiment green.
Déjà évoquées dans ces colonnes, les essences élaborées à partir d'algues pourraient s'avérer efficace pour lutter contre la crise énergétique à venir. En plus d'être biodégradables, donc sans dommages pour l'environnement, les algues peuvent en effet être récoltées dans un laps de temps très court (entre un et dix jours). Elles poussent par ailleurs beaucoup plus rapidement, au point de pouvoir doubler leur taille en l'espace de vingt-quatre heures, voire moins, ce indépendamment des conditions climatiques et météorologiques, et ne requièrent que du soleil, de l'eau et du dioxyde de carbone' Encore mieux : les algues peuvent prospérer sur des terres hostiles à l'implantation de cultures vivrières, des zones désertiques et du sol rocheux par exemples mais aussi des terres avec des ressources en eaux souterraines salines.
Si les coûts de production sont aujourd'hui élevés, utiliser des souches à faibles teneurs en lipides permettrait une croissance environ trente fois plus rapide que celle d'autres types d'algues. De même, cultiver les algues dans des espaces clos limite le recours à des équipements émetteurs de CO2. Actuellement en doctorat à l'Université de Bath (Grande-Bretagne), Holly Smith-Baedorf a découvert que les algues présentes dans les thermes de la ville ont une forte teneur en huile et peuvent ainsi grandir facilement dans des environnements caractérisés par des températures élevées. L'entreprise OriginOil, elle, a mis au point un photobioréacteur solaire alimenté grâce à un biocarburant conçu à partir d'algues.
En partenariat avec la société Catilin, des chercheurs de l'Université de l'Iowa (Etats-Unis) ont quant à eux mis au point un procédé permettant l'absorption d'acides gras à partir d'algues vivantes. En utilisant des nanoparticules, de l'huile est extraite à un niveau moléculaire puis mélangée à un biofuel non-toxique dans un catalyseur pour produire du biocarburant. Quant aux groupes Solray et Aquaflow, qui ont noué un partenariat en vue de concevoir du biocarburant à des fins commerciales, ils cultivent des algues grâce à des eaux usées, d'où une diminution conséquente des rejets d'azote et de phosphate, évidemment nocifs pour l'écosystème.
Les possibilités sont multiples et les avantages des algues considérables. Dans ces conditions, il serait d'autant plus navrant que les pouvoirs publics continuent à accorder leurs faveurs aux agrocarburants, qui ne soutiennent la comparaison nulle part'
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