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Publié le 23/02/12


Volvo Ocean Race - Etape 4 - Jour 3 : La leçon de Luçon


Naviguant toujours contre le vent et la mer, la flotte s'approche de Taiwan et devrait passer le détroit de Luçon en milieu d'après-midi (heure française). En pointe aux côtés des néo-Zélandais, au vent, et des Espagnols, sous le vent, Groupama 4 est en position favorable pour enfin sortir de la mer de Chine et aborder une descente vers les îles mélanésiennes qui s'annonce délicate'



Finalement, la mousson n'a pas du tout été ce qu'elle est habituellement, c'est à dire un régime assez stable de Nord-Est de Taiwan au Viêtnam. Les VO-70 ont d'abord dû piquer vers l'Est-Sud Est une demie journée, puis remonter au Nord-Est pendant plus de 24 heures, avant de toucher une grosse rotation de secteur Sud-Est. C'est donc par le Tropique du Cancer que la porte de sortie s'entrouvre pour atteindre, non pas encore l'océan Pacifique, mais la mer des Philippines. Une entrée en matière qui a fortement sollicité les bateaux mais aussi les équipages qui se sont fait secouer, gardant une oreille attentive au moindre bruit suspect.

« Cela prend un peu de temps pour caler le rythme des quarts après une escale, en particulier la nuit puisque nous nous étions habitués à dormir en terrien : les 72 premières heures sont toujours longues' Le quart de milieu de nuit est le plus difficile parce qu'il n'y a pas de lune et qu'on se réveille pour quatre heures sans repères. A moins d'avoir des enfants en bas âge qui donnent l'habitude de se lever à minuit, ce n'est pas facile. En plus, on nous a dit que la Volvo Ocean Race, c'était essentiellement du portant et là, on fait du près depuis Singapour ! Ce n'est pas l'allure la plus confortable, ni la plus rapide. Et on en a encore pour quelques jours. Mais pour l'instant, nous sommes dans le bon paquet de la flotte ! » déclarait Charles Caudrelier en pleine nuit chinoise.

Trois en un
En fait, le détroit de Luçon, large de près de 200 milles sépare l'extrémité Nord de l'archipel des Philippines et le Sud de l'île de Formose. Il est égrainé d'une multitude d'îles et d'îlots qui forment trois passages principaux : au Nord le détroit de Bashi, au centre le détroit de Balintang et au Sud le détroit de Babuyan. Refoulés vers Taiwan, les équipages n'ont pas eu d'autre choix que de suivre la même voie, en essayant de serrer le vent au maximum. A ce jeu, Camper est en pole position grâce à sa capacité de cap au près. Sa situation devrait encore s'améliorer au fil des heures puisque la brise va s'orienter vers le Sud. Après un petit louvoyage final pour parer la pointe Sud de Formose, une longue parabole se profile dans laquelle les néo-Zélandais devraient confirmer leur avantage sur Groupama 4, qui devrait lui même garder les espagnols dans son sillage.

Le pendant du Gulf Stream
Le mercredi 22 février 2012 en début d'après-midi, il y avait encore de la brise aux abords de Taiwan, à une trentaine de milles des étraves de Groupama 4. Le vent, d'environ quinze noeuds de Sud Est à Est (120°), lève une mer assez agitée, sous l'influence du courant océanique Kuro-Shivo qui prend naissance dans l'Ouest de Formose et commence à se faire sentir. Ce flux marin équivalent au Gulf Stream de l'Atlantique, remonte vers le Japon pour s'incurver vers Hawaï : tourbillonnant dans la mer des Philippines, il se mélange aussi avec les marées, ce qui rend les vagues très abruptes et chaotiques même quand il n'y a pas trop de vent. Dans ce clapot désordonné, les équipages vont devoir composer avec un vent mollissant dans le détroit de Bashi, qui va s'orienter au Sud dès le coucher de soleil et ne plus atteindre qu'une petite dizaine de noeuds.

C'est donc en faisant cap à l'Est Sud-Est que la flotte va pouvoir traverser le détroit de Luçon avec quelques îles à parer comme Y'ami, Mabudis, Siayan, Itbayat, Batan ou Sabtang et la perspective de quelques imprévus météorologiques et océaniques ! L'objectif primordial pour les navigateurs semble avant tout de s'écarter au plus vite de l'archipel philippin, même s'il faut un peu rallonger la route car le vent est plus stable au large. La courbure progressive des trajectoires devrait permettre d'aligner la flotte avec les néo-Zélandais en tête et un regroupement du peloton derrière Groupama 4. A priori, il ne devrait pas y avoir de chamboulements majeurs de la hiérarchie ces prochaines 24 heures et il est probable que Camper grappille des milles supplémentaires dans ces conditions de vent inférieur à douze noeuds au près. Mais avant le week-end, le retour d'une mousson d'Est va relancer le débat de la vitesse pure jusqu'aux prémices de l'équateur' Et il reste près de 4 700 milles avant d'apercevoir Auckland !

Position des concurrents de la Volvo Ocean Race sur la quatrième étape Sanya - Auckland à 1300 UTC (14h00 heure française) le 21/02/2012
1. Camper à 4 716,3 milles de l'arrivée
2. Abu Dhabi Ocean Racing - à 4,2 milles du premier
3. Team Sanya - à 5,1 milles du premier
4. Groupama 4 - à 6,6 milles du premier
5. Telefonica - à 12,9 milles du premier
6. Puma - à 16,3 milles du premier

* A 08h UTC le matin du 22 février 2012, le premier waypoint de l'étape a changé : les classements ne sont plus calculés par rapport aux Philippines mais à partir d'une position au nord de la Nouvelle-Zélande. D'où un changement de podium en faveur des bateaux au sud : Sanya prend la deuxième place et Abu Dhabi la troisième. Groupama est pointé en quatrième position, mais on voit clairement sur la cartographie que les Français se situent dans le groupe de tête, dans une position intéressante.



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