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Publié le 27/01/12 |
Exposition Avec Super, la justice enfin !Evènement passé. Du 3 au 11 février 2012 à Paris (75).
Durant ses études aux Beaux-Arts, Christophe Blanc lance le « projet Super ». Muni d'une musculature qui n'est pas sans rappeler le culte du corps en ex-RDA, Super est un justicier.? A première vue Christophe Blanc semble "n'avoir d'autre ambition que celle de nous faire rire"... et pourtant...
Christophe Blanc mène à son paroxysme le genre du super-héros américain en amputant Super des doutes et des faiblesses qui font le sel des personnages de l'univers Marvels Comics. Pléonasme vivant, Super est l'incarnation de l'adjectif qui le nomme. Il est l'égal des dieux. Omnipotent, il se suffit à lui-même. Il ne se bat pas pour les hommes mais pour les soumettre au mythe d'une justice absolue, utopique, inhumaine. Il pousse l'idéalisme jusqu'à la barbarie. «La barbarie est ce qui sacrifie les hommes aux mythes» (André Malraux ' 4 novembre 1935). Aimant l'ordre et le calme, il ne s'épanouit vraiment que dans le chaos et la destruction. Chacune de ses actions porte un poing (sic) final à la vermine karcherisée mais n'apporte en réalité qu'un peu plus de douleur et d'absurdité au spectacle de la destruction. Christophe Blanc ridiculise le héros imbu de sa puissance et de sa gloire et convaincu de sa raison. Il semble nous dire : Avons-nous vraiment besoin de sauveurs?
Etant lui-même le seul public dont il requiert l'attention, Super monologue. Actions et petites phrases s'égrènent sans jamais former l'idéal de justice poursuivi. Narcisse ultraviolent, Super se reflète sur tous les formats et sur tous les supports. Ce faisant, Christophe Blanc l'inscrit dans la répétition, celle du combat sans fin mais aussi celle de l'ère médiatique. Accompagné par le compositeur Jean-François Oliver aux sons, il compte les aventures de Super en courts épisodes humoristiques caractérisés par un style fort. Ses dessins en petits formats en sont l'écho.
A la frontière des genres Christophe Blanc ne quitte jamais vraiment la narration. Mais lorsqu'il s'attaque à de plus grands formats et lorsqu'il présente ses « santons de la providence » c'est à une véritable ode qu'il se livre. Super s'y décline, encore et encore. Santon, il domine la ville en flammes telle l'étoile du berger sur la crèche. Sur toile il règne en maître, seul, entouré des attributs de la gloire.? Mais Christophe Blanc est aussi connu sous le pseudonyme Valparess. Dans la série Lost in Valparess, il se saisit de Super dans un style foisonnant qui contraste avec les représentations ordinairement plus épurées de ce personnage.
Avec Super, la justice enfin ! *Exposition Christiphe Blanc jusqu'au 11 février 2012 Ouvert de mercredi à samedi de 14h30 à 19h30 Galerie Jean-Marc Thévenet 32 Rue de Montmorency 75003 Paris
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