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Publié le 23/04/12


Poème de Jacques Grieu : Candidature


Cette présidentielle, m'empêche de dormir
Quand de dix candidats, le verbe, il faut subir'
La campagne fait rage, en vient à m'excéder.
L'électoral combat me donne des idées :
A quatre vingt deux ans, je vais me préparer,
Pour, en deux mille dix sept, venir me présenter.
La lune je promettrai aux électeurs en liesse.
Peu importe mon programme pourvu qu'ils aient l'ivresse.

Evolution ? Mais, non ! C'est la Révolution !
Ce mot-là, bien ronflant, est plein d'évocations.
Il berce les oreilles, porteur de grands espoirs.
Individus ou peuples en racontent l'histoire.
Je vais donc m'employer à faire vibrer les foules,
En martelant les mots qui plus sûrement soûlent
Ce qui séduit le mieux, c'est le discours trotskyste,
Qui promet encore plus que celui des marxistes.

Une révolution, exclut les sentiments :
On y déclare la guerre à ceux qui ont l'argent.
Pas de demi mesures, il faut rentrer dedans :
Je taxe les nantis à cent cinquante pour cent !
La dette est effroyable ? Je change de monnaie !
Je supprime les banques : l'économie renaît !
Le mot « licenciement », je vais invalider,
Evacuant tout chômage en un seul coup de dé.

Le mot « capitalisme » n'est plus au dictionnaire,
Pas plus que « patronat » ou « chef, » ou bien « notaire ».
Médecins pharmaciens sont tous des fonctionnaires,
De même que les dentistes kinés ou infirmières.
Les petits commerçants sont nationalisés,
Et n'ont plus d'échéances pour les terroriser.
De notre chère Sécu, je raye le déficit,
Avec des prestations à cent pour cent gratuites.


La crise chez les jeunes, vite je résoudrai :
Le baccalauréat à tous accorderai.
Recherche prioritaire : crédit illimité.
Pour l'électricité, ce sera gratuité.
De nos économistes, la dette est le dada,
C'est une maladie, c'est comme le sida.
N'ayons pas dette dure, j'arrête les dépenses,
Je veux un antidette, un vaccin en urgence.

Je veux l'abolition de toute l'inflation,
Du pétrole raréfié et ses augmentations,
Des tribunaux méchants et des tristes prisons,
Des grandes entreprises et des vilains patrons,
De l'espace de Schengen et de l'immigration,
Des maux de l'Alzheimer ou bien de Parkinson,
Des rhumes de cerveaux et des poux dans la tête,
De la grande sécheresse et des grosses tempêtes.

Si j'en ai oublié je saurais rectifier
Quand je serais élu, je pourrais affiner.
Donc en deux mille dix sept, je serais écouté.
Je me présenterai en toute majesté,
Et aurai grandes chances d'être plébiscité.
Si par extraordinaire, pour moi, c'était raté,
Je recommencerais en deux mille vingt deux !
A quatre vingt douze ans, je ferai plus sérieux '

Jacques Grieu, (raseur gratis)

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