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Publié le 12/09/13


Traverser l’Atlantique à la nage, le défi de Christophe Mathieu


Christophe Mathieu symbolise à merveille la rencontre de ces deux éléments. A 44 ans, ce Messin d'origine, Sapeur-Pompier de profession, s'apprête à relever un défi chaud bouillant : traverser l'Atlantique à la nage !



Un exploit sportif auquel certains se sont déjà essayés, sans jamais triompher. Lui veut aller plus loin et voir son rêve devenir réalité, gravé à jamais dans les annales du célèbre "Guinness Book World Records". Christophe Mathieu, multiple médaillé lors des Jeux mondiaux des Pompiers, est aussi un homme de coeur. Il emportera ainsi dans son sillage des associations oeuvrant pour la cause du handicap, dont l'AFNP (Association Française contre les Neuropathies Périphériques), ainsi que les enfants orphelins des Sapeurs-Pompiers de France, et plusieurs écoles sensibilisées à la conservation de l'environnement. « Je veux réussir pour eux », s'exclame-t-il. Pour parvenir à ses fins, seul un partenaire titre manque encore aujourd'hui parmi ses nombreux soutiens. Christophe Mathieu, qui s'alignera ce week-end au départ du Triathlon Audencia - La Baule, espère vivement que ce ne sera qu'une question de temps, car celui-ci est compté avant que le soldat du feu ne se jette à l'eau. Grand départ début 2014, au Cap-Vert.

Christophe, nous ne sommes plus qu'à quelques mois du grand départ, peux-tu nous en dire davantage sur ton projet de traversée de l'Atlantique à la nage ?
« En effet, ça arrive vite. Le départ est programmé dans quatre à cinq mois, d'ici début 2014. Nous avons une fenêtre météo jusqu'à fin mars. Ce projet peut paraître énorme, voire hors-norme, mais il est réalisable, dans mes cordes en tout cas ! A la clé, il y a un record du monde encore inédit. Cela représente environ 100 jours de nage pour une traversée longue de 3400 kilomètres, entre les îles du Cap-Vert et la Barbade, aux Caraïbes. Un bateau et un équipage à son bord m'aideront à relever ce défi, afin que je puisse me reposer et me ravitailler. J'aurai aussi celui que j'appelle mon ange-gardien, Jérôme Devoize, à mes côtés. C'est un kayakiste, qui lui aussi tentera d'établir le premier record officiel de sa catégorie. Cette sécurité rapprochée est essentielle pour que je puisse aborder sereinement la traversée.»







Tu parles d'un record inédit mais un homme a déjà traversé l'Atlantique à la nage'
« Oui, ce monsieur s'appelle Guy Delage, mais sa traversée, réalisée en 1993, n'a pas été homologuée, faute de revenir, chaque jour, à la dernière position GPS enregistrée à la nage. D'où l'importance pour moi d'être bien entouré et équipé du matériel nécessaire, ce qui est chose faite, pour me ramener à la bonne position GPS et réaliser 100% de la traversée à la nage. C'est un record que je veux établir en "nage pure", avec un cahier des charges très précis : une combinaison, une paire de lunettes et un bonnet pour seuls équipements, sans aucun autre moyen de propulsion que mes jambes et mes bras !»

Au-delà de l'exploit sportif, il y a aussi un volet solidaire qui te tient à coeur ?
« Tout à fait. Ce projet servira de support aux associations que l'on défend dans le monde du handicap. Je courrai aussi au profit des orphelins des Sapeurs-Pompiers de France. On a d'ailleurs récemment lancé l'opération "1' pour nager plus loin", sur notre site internet, avec pour objectif de collecter des fonds pour ces associations. Des écoles vont également nous suivre au travers d'un projet pédagogique. Tous pourront assister à notre départ médiatique depuis la baie de Pornichet - La Baule jusqu'à l'île des Evens, quatre kilomètres plus loin. »

Comment te prépares-tu sportivement à accomplir un tel défi ?
« Physiquement, je rentre dans la phase ultime de ma préparation, après une grosse base foncière cet été. Je sors d'un entraînement grandeur nature, entre Pornichet - La Baule et Quiberon. On a pu tester le matériel et bien sûr le nageur' J'ai aussi un programme de compétitions auxquelles je vais participer, dont le Triathlon Audencia - La Baule le week-end prochain, sous forme de relai avec une équipe handisport. »

Disposes-tu aujourd'hui du budget nécessaire pour cette traversée ?
« Nous avons prévu un budget de 700 000 euros. Il manque encore 200 000 euros pour le boucler définitivement. Nous sommes donc toujours à la recherche d'un partenaire principal qui sera prêt à partager cette aventure avec nous. C'est un gros chèque, j'en suis conscient. En plus, la période n'est pas évidente, comme tout le monde le sait, mais je garde bon espoir de réunir la somme suffisante. En même temps, il faut être capable de se projeter vers le départ et de se concentrer sur l'aspect sportif, car l'échéance est proche. Ce n'est pas facile, mais on va y arriver et les partenaires déjà présents à nos côtés sont là pour nous encourager. »

Le mot partage, justement, semble au coeur de ton projet'
« Exactement. L'esprit d'équipe et le don de soi, entre autres, sont des valeurs que je veux véhiculer à travers ce défi. Je pense que cela peut intéresser nombre d'entreprises, qui pourront communiquer en interne. Les salariés pourront me suivre en continu tout au long de ces 100 jours de mer, grâce à un dispositif semblable à ceux utilisés par les skippers lors des grandes courses à la voile. Cela sera pour eux une manière de s'approprier le projet. »

ILS EMBARQUENT DANS L'AVENTURE...
Des parrains sportifs : la navigatrice britannique Samantha Davies, quatrième du Vendée Globe 2008-2009, le nageur français Sébastien Rouault, double champion d'Europe du 800m et 1500m nage libre, et le skipper handicapé Damien Seguin, médaillé d'or aux Jeux Paralympiques d'Athènes et d'argent à Pékin.
Un parrain solidaire : Philippe Pozzo di Borgo, auteur du livre Le second souffle, dont s'est inspiré le film français Intouchables, mettant en scène François Cluzet et Omar Sy.

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