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Publié le 12/10/12 |
Exposition Charles Steffen l’autre maître de chicagoEvènement passé. Du 19 octobre au 24 novembre 2012 à Paris (75).
La galerie Christian Berst met à l'honneur l'artiste américain Charles Steffen du 19 octobre au 24 novembre 2012. Né en 1927 à Chicago, il fait partie de ces créateurs d'art brut qui ont commencé par étudier l'art avant que la maladie mentale ne les emmène ailleurs, plus loin, plus profond. Là où, loin des clichés, le génie et la folie s'interpénètrent, où la souffrance fait parfois le lit de la beauté. Charles Steffen (1927-1995) et Henry Darger (1892-1973) ne se sont jamais rencontrés, alors qu'ils habitaient le même quartier de Chicago.
Alisha Nude, Arrangement in Lines and Colors, 1994. Crayon de couleur sur papier, 150 x 76 cm.
En revanche, leur reconnaissance posthume comme maîtres d'un art « irrégulier » les a en quelque sorte réunis. Tandis que le second, découvert dans les années 70, est désormais adoubé par les élites de l'art, Steffen, exposé plus récemment, est encore pour beaucoup un inconnu. Alors que Steffen, contrairement à Darger, avait commencé par suivre un enseignement artistique avant que la schizophrénie ne change le cours de son existence, ses références - de Redon à Picasso, en passant par Duchamp - semblent être autant d'ancres pour éviter une dérive irrémédiable. Et bien qu'il se dise accablé par ses pulsions créatrices irrépressibles, il ne pouvait se soustraire à l'injonction de ses « voix ». Après une décennie d'internement et de traitement aux électrochocs, il revint dans le giron maternel et coucha sur papier d'emballage, durant plus de quarante ans, un témoignage aussi poignant par le texte que dé- concertant par la forme.
Qu'importent les tuteurs artistiques qu'il invoque, rien ne ressemble à du Steffen, tant il transgresse les modes convenus de représentation. Son oeuvre, découverte à sa mort - survenue moins d'un an après la disparition de sa mère - est une magistrale démonstration de cet intime qui confine à l'universel, d'un esperanto formel né d'un style à nul autre pareil. Seules deux milles oeuvres, soit les cinq dernières années de sa production, purent être sauvées. Sa soeur, effrayée par leur accumulation et par crainte d'un incendie, ayant tout détruit au fur et à mesure. La Collection de l'art brut, à Lausanne, lui consacrera une rétrospective en 2013.
Exposition Charles Steffen l'autre maître de chicago Du 19 octobre au 24 novembre 2012 Galerie Christian Berst 3-5, passage des gravilliers 75003 Paris En savoir plus Partager :
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