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Publié le 24/02/19 |
Le 31 décembre 2021, le barde de Gascogne est officiellement mort ! Vive le retour d'Eric ENDERLINDu 25 septembre 2023 au 30 avril 2025 à Paris07 (75).
Le 31 décembre 2021, le barde de Gascogne se donne l'extrême-onction et tire sa révérence !
Communiqué
Tout au long de l'année, le poète Eric ENDERLIN (ou plutôt ENDERLIN l'Enchanteur) vous propose ses rendez-vous poétiques ici et ailleurs, voire là -bas.
Eric ENDERLIN, qualifié de "barde de Gascogne", "troubadour", "prince de l'enluminure versifiée" ou "mousquetaire des mots", se revendique "poétiquement incorrect".
Eric ENDERLIN est l'auteur de vingt-quatre recueils de poésie. On y retrouvera ce qui fascine, illumine, amuse, contrarie ou révolte cet arbre à poèmes atypique.
Sa poésie, à la fois recherchée et dépouillée, urbaine et champêtre, futile et profonde, est aussi une "poésie champagne", pétillante et peine de fraîcheur.
Eric ENDERLIN est un glorificateur et un explorateur du coeur des mots.
Eric ENDERLIN qualifie la poésie d'art de la rébellion de l'esprit face à l'adversité des choses matérielles. Comme il aime le dire en tant que poète, il porte les mots à ébullition pour mieux les décortiquer. Sa poésie se veut décomplexée, loin des diatribes des gens bien-pensants, des puristes et des conformismes littéraires. Eric ENDERLIN jette des airs en vers et des vers en l'air, histoire de vouloir refaire le monde ou plutôt son monde.
Eric ENDERLIN apparaît comme un OVNI dans la sphère actuelle de la poésie moderne française. Sa poésie est frénésie, sa poésie est hérésie.
Eric ENDERLIN, obsédé textuel et serpent à sonnets, se surnomme, avec dérision, le "va-t-en-vers" ou "le plus grand poète de tout l'étang". De plus, le vers est sa couleur préférée.
En 2011, le barde de Gascogne fait le spectacle !
En 2012, le barde de Gascogne persiste et signe !
En 2013, le barde de Gascogne s'expose et explose !
En 2014, le barde de Gascogne s'expose et explose !
En 2015, le barde de Gascogne vous sert un vers et plus si affinités !
En 2016, le barde de Gascogne a encore soif !
En 2017, le barde de Gascogne frime avec ses rimes !
En 2018, le barde de Gascogne fouille, farfouille et trifouille (en poésie) ! - Averses de vers sur le Gers -
- En 2019, le barde de Gascogne fait sa révolution (en vers et contre tout !)
- En 2020, le barde de Gascogne a toujours foi en la poésie !
- En 2021, le barde de Gascogne se donne l'extrême-onction et tire sa révérence !
Pour de plus amples renseignements sur l'auteur : Eric ENDERLIN biographie poète
*** Prêt à tout ***
En cette société du prêt-à -porter, Tout est fait pour ne plus s'entourer de fait-tout ; Tout est prêt, prêt à tout, prêt pour tous et partout, Prêt à servir, prêt à manger, prêt à jeter !
Le prêt à l'emploi devient le présent pressant Prêt à timbrer, prêt à poster, prêt à partir, Prêt à grandir, prêt à grossir, prêt à maigrir, Prêt à court terme ou à long terme, tout le temps !
Prêt à naître pour être prêt à vivre et dire Que votre enfant est prêt à tout pour réussir, Prêt à courir, prêt à sourire à ses parents,
Prêt à mentir, se repentir et se sentir Prétendu prévenu, prévenant prétendant Prêt au pire et dans l'avenir, prêt à mourir !
*** Au solstice d'hiver ***
Allons cueillir le gui Allons chercher le houx
Avant qu'il fasse nuit Avant qu'il fasse doux
Après l'hiver s'enfuit Après l'hiver s'enroue
Allons cueillir le gui Allons chercher le houx
Avant qu'il reste suie Avant qu'il reste pou
Après fane le fruit Après fane le tout
Allons cueillir le fruit Allons fane le tout
Allons cueillir le gui Allons chercher le houx
Avant qu'il ne soit puits Avant qu'il ne soit flou
Après ce sera bruit Après ce sera loup
Allons cueillir le gui Allons chercher le houx ...
*** Uchronie ***
Avec des si On referait Le Monde en mi Le Monde en ré
Avec des la On referait L'Histoire en fa L'Histoire en faits
Avec des sol Avec des do On se désole De tous nos maux !
*** Un maréchal, un général ***
Un maréchal Un général A vous de choisir Mes braves amis
Entre le bien Et le mal, Entre un chien Et un chacal
A vous de vous dire Qui est l'ennemi, Qui hante toutes vos nuits, Qui fait naître une autre vie
Que l'on soit ici ou là Si je garde ma réponse On dira qu'il ne sait pas Et l'on me fera semonce
Entre un maréchal Et un général J'ai choisi la file De la vie civile !
*** Fossile vivant ***
Par ses affreux excès, l'Homme a vaincu la Vie ! Après des siècles d'existence avec la Terre, Le prévenu poursuivi pour effet de serre A plaidé coupable en demandant le sursis ;
Mais sous le joug des éléments, il est trop tard, La Planète Bleue a décrété le divorce Pour faute, son conjoint par d'odieux coups de force Ayant abusé de ses charmes, le roublard !
Ce n'est qu'après de bons et loyaux services Qu'elle se révolta contre lui et ses vices ; L'accusé, tête baissée, lors du jugement
A reconnu ses criminelles exactions Mais réclamé clémence, pas de châtiment A l'encontre d'une espèce en voie d'extinction !
*** Divins plaisirs de la chère ***
Face aux offrandes à l'honneur Dans je ne sais quelle chapelle Où le ciel chérit son autel, Je succombe à d'autres saveurs
Comment voulez-vous m'empêcher D'être la chair avant l'esprit Ou la parole avant l'écrit Et le compagnon du péché ?
Au-delà des capucinades Désuètes et indigestes, Que l'on me serve quelques restes D'une exquise capilotade !
*** La page blanche à vivre ***
Je t'ai laissé Un livre ouvert Sur une page Blanche Pour que tu puisses Ecrire ta Vie
A toi d'aller Vers d'autres mers, Toi qui es sage Branche, Vers l'édifice Qui, de toi, grandit
Avec ton coeur, Eclaire Cette page Blanche De mille rêves, Mille senteurs ...
*** Soliloque sur la solitude ***
Dans mon donjon soumis aux quatre vents Je n'atteindrai jamais la plénitude, Celle menant à la béatitude, Moi qui suis un sempiternel halbran
Dans les tourments de mon bannissement Au fond de mon alleu de solitude, J'ai créé des sommets de lassitude Qui me traînent vers le vieillissement
Je suis seul, toujours seul, encore seul Couvert depuis longtemps de mon linceul, Enverrai-je Dieu se faire lanlaire
Au milieu d'un désordre rudéral Peuplé d'éloises et des blancs suaires Des borées qui hantent mon lointain val.
*** Ma cornemuse ***
Ma cornemuse Elle m'amuse
Elle est ma muse Jamais n'abuse
Avec ses bras Avec ses yeux
Avec son ventre Avec son nez
Et sous ses airs De vouloir plaire
Elle est ma joie Elle est ma voix
Belle d'Irlande Ou de Galice
Qui est offrande Ou bien délice
Fille d'Ecosse Ou de Lorient
Elle a des gosses Et des parents
En Amérique En Asturies
L'âme celtique Est sa patrie
Ma cornemuse Elle m'amuse
Elle est ma muse Jamais n'abuse
Avec ses doigts Avec son cou
Avec ses hanches Avec sa bouche
Et sur les mers Pour d'autres terres
Elle est ma fleur Elle est mon coeur
Cheveux au vent Dans son pays
Elle m'apprend Ce qu'est la vie
Elle est l'amour Elle est mon corps
Elle est bravoure Elle est mon or
Et sur mon île Sous tous les ciels
C'est une idylle Qui m'ensorcelle ...
Ma cornemuse
*** Elle était grise, il était roi ***
Quand j'ai écrit Je ne sais quand Deux courts récits Pour des enfants, Quoique j'en dise Je vous dis quoi, Elle était grise, Il était roi ;
Savez-vous qui A écrit ça, Une mamie Ou un papa ? Où ces mots doux Ont vu le jour, Chez eux, chez vous Ou dans l'amour ?
N'importe quand Je ne sais où, N'importe quoi Je ne sais quand, N'importe qui Je ne sais quoi Et n'importe où Je ne sais qui ...
Car il suffit D'imaginer Deux courts récits Pour des enfants Et raconter A ces petits Qu'elle était grise, Qu'il était roi !
*** L'apiculteur piqué ***
Un apiculteur épicurien Bon à tout et surtout bon à rien, Un rien du tout, voire un moins que rien, Avait un essaim comme seul bien ;
Il oeuvrait avec ses ouvrières Au bien-être de la reine mère Dont la traîne s'étalait dans l'air De prés prédisposés à leur flair ;
Riches ruches d'abeilles altières, Rêches et revêches de concert, Voulaient préserver un savoir-faire Pour d'autres âmes dans le calvaire ;
Cet homme était fou de ses guerrières Qui épargnaient de lui la misère, Il aurait fait le tour de la Terre Pour vivre avec ces fleurs nourricières ;
Il prenait le miel à pleines mains Mais à force de vouloir leur bien Et de s'en constituer butin, Il fut victime de leur venin !
*** Ô Poètes ***
Force à vous, ô Poètes Qui faites de la violette Et des florissantes couleurs L'ardent florilège de mon coeur ;
Fiers chevaliers de l'écriture, Apôtres de la fioriture, Fervents amoureux d'espérance, Vos versets valent véhémence ;
Enluminures illuminées Et d'emblée, vous embellissez A profusion la profondeur Des sentiments et des senteurs ;
Prodiges et prodigues, ô Poètes Vos mouettes ne sont pas muettes, Elles s'élèvent comme vos esprits : En adorateurs affranchis ...
*** Le chemin de ronde ***
Une montre m'a donné l'heure Et la plus grande des soeurs M'a montré le chemin Qui n'a pas de fin ; Et l'emprunter C'est mourir Tôt ou Tard.
*** Voyage en Simonie ***
Hier, c'était gabegie Ce jour, c'est l'euphorie Lendemain, l'agonie
Au diable l'infamie Je n'ai plus d'insomnies Voilà une embellie
Je n'ai plus d'énergie J'ai perdu toute envie Et toute frénésie
Moi qui fus ironie Parodie, mélodie Je suis un coeur banni
Et dans cette harmonie Pleine de mièvrerie Je perds mon effigie
Reste la sacristie Loin des intempéries Pour pleurer sur la Vie
Et dans ce froid, transi, Je pars en Simonie M'offrir le Paradis !
*** La porte ***
La porte est ouverte, Fermée, Entrebâillée
Rouge, blanche ou verte, En fer, En bois, en verre
Pourvu que l'on frappe Pour quelques agapes A la bonne porte ...
*** Square des Droits de l'Enfant ***
Il y a deux toboggans Square des Droits de l'Enfant
Et les arbres qui sont grands Cachent les nuages blancs Et les arbres qui sont grands Donnent de l'ombre à mon banc
Il y a deux toboggans Square des Droits de l'Enfant
Et des papas, des mamans Qui suivent leurs garnements Et des papas, des mamans Mais aussi des grands-parents
Il y a deux toboggans Square des Droits de l'Enfant
Et ceux qui ont mal aux dents Cueillent les fleurs du printemps Et ceux qui ont mal aux dents S'amusent le coeur battant
Il y a deux toboggans Square des Droits de l'Enfant
Et ils courent en chantant Avec un regard charmant Et ils courent en chantant Loin jusqu'au soleil couchant
Il y a deux toboggans Square des Droits de l'Enfant
*** Le cirque de Monsieur Chameau ***
Un chameau portant un chapeau Et un pantalon à carreaux Jouait sous un beau chapiteau Avec un chien un brin cabot
Il rêvait d'avoir en cadeau Un escargot, un cachalot Et d'atteler à son chariot Un long chapelet de chevaux
Sur la piste de son château Faite de sable et de bravos, Il marchait, chatouillant le dos
De ses amis les asticots Chahutant avec leurs cerceaux Jusqu'à la tombée du rideau.
*** Figures imposées ***
Dans mon carnet de maladresses, j'ai fini Par héberger un grain de sel, deux grains de blé, Trois grains de moi-même, quatre grains de café, Cinq grains de sables mouvants et six grains de riz ;
J'ai donné ma langue au chat, sa chance à mon coeur, Acheté faux-fuyants et vendu faux-semblants, Cherché les ennuis et trouvé des tas de gens Perdant leur temps à courir après le vainqueur ;
J'ai fleuri ma tombe et laissé à l'abandon Ma chaîne d'idéaux et demandé pardon, Ignoré la Loi et réclamé la Justice,
Enfermé mes pulsions, libéré soumission, Chassé le naturel, adopté l'artifice De la société de l'uniformisation.
*** Me tempérer et obtempérer ***
A l'ombre des fureurs Vers des sens interdits Vient le globe-trotter Qui n'est pas à l'abri
A l'abri des erreurs A l'abri des fusils A l'abri des menteurs A l'abri des folies
C'est la vie prise au piège Le piège de la vie Pendant l'état de siège Qui dure à l'infini
C'est le bouchon de liège Qui salit l'eau-de-vie C'est le flocon de neige Qui devient vert-de-gris
Révolté par nature Des couleurs qui jurent Dois-je me tempérer Devrais-je obtempérer ...
Au chant des sirènes De ces voies sans issue Au devant de la scène Face aux gens de la rue
La rue des coeurs en peine La rue des lions reclus La rue des cris de haine La rue du fleuve en crue
Reste encore à franchir Pour arriver là -haut Le pont qu'il faut construire Ou passer en radeau
Parmi les délires L'arrogance au galop A donné pour finir L'eau d'une goutte en trop
Révolté par nature Des couleurs qui jurent Dois-je me tempérer Devrais-je obtempérer ...
Dans la gueule du loup On me tordra le cou Si je refuse au bout D'aimer le mauvais goût
Révolté par nature Des couleurs qui jurent Dois-je me tempérer Devrais-je obtempérer ...
Ou alors protester ...
*** Mer noire, mer morte ***
L'écharpe marine, vestale en mouvement, Au souffle écorché, décimé par les écueils, Abandonne ses eaux envenimées au deuil D'une mère nourricière en proie aux tourments ;
Un manteau mortuaire engloutit la rondeur Des flots disgraciés par le funèbre cortège Volant couleurs de l'arc-en-ciel et de la neige, Sur la lueur naufragée s'abat la laideur ;
Son corps cendreux, allongé sur un testament Ecrit noir sur bleu, habillé indécemment, S'évapore sous l'opacité nécrophage,
L'écume éplorée dilapide la brillance De ces sanglots devenus obscur maquillage A l'imploration de divine transparence.
*** Aux habitant de Dinant ***
Je ne suis jamais allé à Dinant Que l'on connaît pour ses dinanderies En cette région nommée Wallonie Unie, chers Belges, aux flambants Flamands
On dit que la Meuse passe en ses murs, Qu'elle abriterait une collégiale Et une citadelle qui s'étale Sur l'espace provincial de Namur
Je ne suis jamais allé à Dinant Je n'ai jamais vu ses dinanderies, Ni les dinandiers, rien lu sur leur vie Mais je rends hommage à ses habitants.
*** Voyages ***
Tatie est au pays de Tintin Tonton est au pays des Teutons Mamie est au pays des mormons Papi est au pays des poussins
Grand-Mère est au pays des gamins Grand-Père est au pays des garçons Mon frère est au pays des frelons Ma soeur est au pays des serins
Mon père est au pays des pingouins Ma mère est au pays de Merlin Lucien est au pays des lutins Et moi je demeure dans mon coin
*** L'eau du seau ***
Vide lÃ
Vide l'eau
Vide-la
Vide le seau
Vide-le
Vide l'eau du seau
*** Le troubadour est de retour ***
Le troubadour Est de retour
Le mousquetaire Des mots s'affaire
Et le poète Du printemps jette
Des airs en vers Des vers en l'air
Le troubadour Est de retour
A domicile Chez vous en ville
A domicile Dans les ménils
Et dans les coeurs C'est le bonheur
Le troubadour Est de retour
Le troubadour Est de retour !
*** Rires et délires ***
J'ai un avis sur tout J'ai surtout un avis
J'ai un avis sur rien Je n'ai rien qu'un avis
Je n'ai pas l'intention D'être contradiction
Il semblerait que l'air Soit plus frais en hiver
Si c'est prioritaire Alors c'est nécessaire
Si vous voulez savoir Mes joies, mes désespoirs
Je vous fais l'addition De mes mille addictions
On est né pour mourir On est fait pour sourire
Pour courir tout le temps Se nourrir d'aliments
Et pour me faire rire J'ai crée des fous rires
Un oursin, un ourson Un poussin, un poisson
Qui sont dans un poème Au coeur un brin bohème
Ce n'est pas le bottin Des mondains du gratin
Mais la célébrité C'est bon pour la santé
Et attendu partout Et entendu par tous
Je marche dans la boue Je marche dans la brousse
Je vous parle de poux De mes goûts, de mon pouce
Je chante mes égards Et vante mes écarts
Je voue ma vie au rire Vous parlez de délires !
Moi je préfère en rire Que vivre en triste sire !
*** Pâte de fruits ***
Ma petite pâte de fruits Passe avec moi toutes ses nuits
Si je la croque à pleines dents, C'est pour la mordre tendrement
Elle a les yeux d'une duchesse M'offrant saveurs et allégresse
Dans mes rêves, dans mes passions, Elle est noblesse et moi son lion
Ma petite pâte de fruits Eloigne de ma vie l'ennui
Elle m'a choisi comme amant Pour l'emmener au firmament
Et dans mes mains, je sens l'ivresse De mon coeur couvert de caresses
Sous la lune ou sous les lampions, Elle est l'amour en son bastion
Ma petite pâte de fruits, Je l'adore, elle m'a séduit.
*** Tant que je serai ***
J'ai décidé de vivre le présent En fuyant la généalogie, Entre un passé omniprésent Et un futur sans logis, Entre un passé mourant Et un futur qui Vient et s'en va ... Car le temps N'est que Vent
Sans racine et sans feuillage, Passé, présent et futur M'ont fait ériger des murs Qui s'effritent avec l'âge
J'ai décidé de vivre le présent Car le temps n'est que vent
*** Landes de Gascogne ***
Landes sous mon regard éparpillé Par la nature de vos beautés Laissez-moi vous déshabiller Des mélodies océanes, Du vert de vos arcanes Et couleurs qui flânent Pour m'allonger Sur vos dunes De pleine Lune.
*** La plume du poète ***
En quête d'inspiration, De l'illumination, Le poète a l'âme Au bord des larmes Et fait foi Sa plume D'oie.
*** Fougère ***
Ô danseuse majestueuse Si empreinte et désireuse D'arrondir son plumage, De voir son image Sous les nuages Protecteurs Des sages Troncs
Ô danseuse majestueuse Si vivante et amoureuse De l'azur, ce mirage, D'un coeur d'or volage, Quel sentiment Espérer De la Nuit ...
*** Dépouillement automnal ***
Des soleils que vous enviez Au détour d'un sentier, Ayez en pitié L'âpre destin Des emblèmes Au teint Terne.
*** La nuit ***
De mes flâneries dans les étoiles, Diamants sur l'ombreuse toile, Demoiselle des abords La rondeur sélénite Et céleste encore Toute leur suite, Je ramène Plein de Rêves.
*** La mandarine ***
Savez-vous qu'une mandarine A souhaité m'épouser, Devenir ballerine Mais je l'ai mangée, Criant famine Car son coeur Est en Chine.
*** Vestige antique ***
Egaré sur l'île d'Egine Gardée par la belle Egée, J'ai cru voir s'égayer Un temple effrité Et j'imagine Que le temps Lui fait Peur.
*** Les saisons ***
Au printemps, l'arbre feuille L'été, c'est un millefeuille En automne, il s'effeuille Et l'hiver, il prend le deuil
Du berceau au cercueil Reste le nid du bouvreuil ...
*** Omnivore ***
(La palourde et la poularde)
La palourde est très légère Et la poularde est très lourde, Mais de quoi ont-elles l'air ? L'une est gourde et l'autre est sourde !
L'une pleure tout le temps Bien ouvrir l'arrivée d'eau, L'autre enferme par tout vent Ses plumes à fleur de peau ;
Quand il pleut des hallebardes, Palourde devient fêtarde Tandis que dame poularde Rejoint alors sa mansarde ;
L'une chante tel un barde La terre de ses ancêtres, L'autre s'endort en bâtarde Dans la mer qui l'a vu naître ;
Si la palourde patouille Avec moules et couteaux, La poularde fait des fouilles Pour savourer vermisseaux ;
C'est la vie de ces deux êtres Venus perdre leur jeunesse Dans une forêt de hêtres Ou un océan en liesse ;
Sur une table, un plateau Où ma palourde s'étend, Dans cette ferme, un fourneau Où ma poularde m'attend ...
*** Un monde d'harmonie ***
En ouvrant le bal Timbales et cymbales S'emballent, Trompettes et trombones S'affolent, Violons et violoncelles S'émerveillent Comme un soleil, Xylophones et saxophones S'envolent Et des flottes de flûtes Affûtent leur ut Dans une symphonie De vibrations Et de couleurs A la sensation D'un vrai bonheur.
*** Crépuscule du Midi ***
Sous un soleil au demeurant érubescent Sur des fleurs et des champs en ces temps flavescents
L'azur a l'heur d'aimer ces terroirs rubanés, Mélange d'alacrité et d'urbanité
Le temps reviendra où les sols endimanchés Quitteront l'été des couleurs si regrettées
Et les coteaux pétulants, jadis prestigieux Se napperont de leurs manteaux rubigineux
Mais en cet instant, sous une ombre arborescente, Des vaches paissent sur une herbe incandescente
C'est sur cette terre de Gascogne à l'âme géorgique Que brille l'étoile d'un jardin idyllique.
*** Pochade de pochard ***
Salut !
Que l'on me donne un verre Pour ma bedaine Ensuite Que l'on me lise un vers De La Fontaine Et puis Que l'on me mette au vert La gorge pleine Enfin Que l'on me tende un vair Gris, quelle aubaine !
D'ici Il faut que j'aille vers Un rouge, amen Et que ... Et que je tue le ver Avec ma reine La treille !
Encore ! ...
*** A maux couverts ***
Le mot
Nu
Ment
Aux
Morts
*** Chaud et froid ***
Le froid
Dure
Et
Le chaud
Colle
LÃ
*** A coeur joie ***
Un corps
Beau
N'est pas
Un corps
Vidé
*** Hêtres en deuil ***
Un hêtre qui a été A fini en fût Au début D'un bel été
*** La vache ! ***
Une vache Avachie Chie Sans chichi
*** Mieux vaut pré que prévôt ***
Un prévôt Se prévaut De ses prés Et ses veaux
*** De bon ton ***
Un petit chat Tond Sur ton
*** Raillerie ***
Attention ! Un train Peut En cracher Un autre !
*** Mal d'amour ***
J'aiMe Les "M" Aïe !
*** Croyances ***
L'enfer Est Mon univers, Le paradis Est Mon utopie
*** Trait d'union ***
(Même fardeau)
Bête De trait
Bête De somme
C'est tout comme, Trait pour trait
*** Eaux de vie ***
L'eau qui vient D'en haut N'est pas l'eau Qui vient D'en bas !
L'eau qui vient D'en haut A un front Et deux bras Alors que l'eau Qui vient D'en bas A un tronc, Deux tibias ;
L'eau qui vient D'en haut A deux yeux Et un nez Alors que l'eau Qui vient D'en bas A deux reins Et deux pieds ;
Eau de source Et eau de pluie Lorsqu'elles se réunissent Dans leur course Sont eaux de vie !
*** Narcissiques marsaults ***
En ces bocages où les ruisseaux S'entremêlent sous des ciels pleureurs, Dansent, sur des berges de fraîcheur, Ceux qui marquent les lieux de leur sceau ;
Ils ont épousé la terre et l'eau Pour le meilleur et pour leur malheur, Vivent de l'air qui les rend songeurs Quand celui-ci caresse leurs flots ;
A longueur de temps, peuplés d'oiseaux Voyant en eux seigneurs protecteurs, Ils admirent leur reflet flatteur Dans la transparence, les marsaults.
*** A l'automne de sa vie ***
A la fin des années Quand la vieillesse est reine, Apparaît condamnée Sa silhouette en peine
Quand le froid l'envahit Ses membres se disloquent, Son corps et ses habits Se transforment en loques
L'arbre perd ses cheveux Jusqu'à devenir chauve, Il n'a plus dans les yeux Sa crinière de fauve
Atteint de calvitie, Déchiré, dénudé, Il voit la canitie De l'hiver l'étouffer ...
*** La corbeille de fruits ***
Abricots, bananes, figues, citrons, Framboises, pamplemousses, mandarines, Poires, châtaignes, kiwis, ananas ...
Oranges, myrtilles, raisins, melons, Mangues, fraises, cerises, clémentines, Pommes, prunes, dattes, noix, avocats ...
Pastèques
Noisettes
Grenades
Mûres
Groseilles
Pêches
*** Regards ***
Regardez-moi bien ...
Regardez-moi bien dans les bleus Me dit le nuancier
Regardez-moi bien dans les boeufs Me dit le bouvier
Regardez-moi bien dans les cheveux Me dit le barbier
Regardez-moi bien dans les cieux Me dit le crucifié
Regardez-moi bien dans les creux Me dit le terrassier
Regardez-moi bien dans les deux Me dit le marié
Regardez-moi bien dans les dieux Me dit l'olivier
Regardez-moi bien dans les "euh" Me dit le grand niais
Regardez-moi bien dans l'émeu Me dit l'animalier
Regardez-moi bien dans l'épieu Me dit le lancier
Regardez-moi bien dans l'essieu Me dit le charretier
Regardez-moi bien dans les feux Me dit le pompier
Regardez-moi bien dans les gueux Me dit le négrier
Regardez-moi bien dans l'hébreu Me dit le keffieh
Regardez-moi bien dans les jeux Me dit le croupier
Regardez-moi bien dans les "leu" Me dit le louvetier
Regardez-moi bien dans les lieus Me dit le poissonnier
Regardez-moi bien dans les "meuh" Me dit le vacher
Regardez-moi bien dans les mieux Me dit le dernier
Regardez-moi bien dans les noeuds Me dit le marinier
Regardez-moi bien dans les oeufs Me dit le poulailler
Regardez-moi bien dans les peu Me dit l'étriqué
Regardez-moi bien dans les pieux Me dit le bénitier
Regardez-moi bien dans les preux Me dit le chevalier
Regardez-moi bien dans les queux Me dit le cuisinier
Regardez-moi bien dans les "reu" Me dit le fou à lier
Regardez-moi bien dans les vieux Me dit le retraité
Regardez-moi bien dans les voeux Me dit premier janvier
Regardez-moi bien dans les yeux Me dit le lunetier
Regardez-moi bien ... !
*** Auch, l'acropole gasconne ***
Des rives du Gers arrivant des Pyrénées Au cours miroir de l'Escalier Monumental Sur qui veillent d'Artagnan et son épée, Les regards vénèrent ces pierres ancestrales
La Tour d'Armagnac unit de sa majesté Les alentours bordés de fertiles coteaux A la cathédrale Sainte-Marie au pied De laquelle les pousterles se font ruisseaux
Les souvenirs de l'auguste cité romaine Donnent gloire à Salluste, Espagne, d'Etigny, Villaret de Joyeuse et, au coeur de récits, A un mousquetaire, valeureux capitaine
Ses murs farouches, en terre d'Occitanie, Aux murs ombragés, ensoleillées par la vie S'enveloppent des couleurs de la seigneurie Où le lion et l'agneau vivent en harmonie.
*** Frise de frondes hivernales ***
Les fougères de givre Recouvrent mon livre Qui est ouvert Sur l'hiver Et ses Pages
Qui Blanchissent Quand s'immisce Le duvet qui Caresse et délivre Les fougères du givre
*** La tablée ***
Sur la table couvertes de fleurettes Aux couleurs vives, nappée de silhouettes Vêtues jadis des pieds jusqu'à la tête De jaquettes aujourd'hui désuètes
Reposent, ornées d'un bleu, des assiettes Accompagnées de farouches fourchettes, De verres droits comme des allumettes Attendant le vin pour faire la fête
Les carreaux rouges et blancs des serviettes Sont impatients de recueillir les miettes Du sacrifice de quelques baguettes,
Les plats remplis de toutes leurs emplettes Ont comblé mes sens jusqu'à la luette - Venez à mon chevet, chère disette !
*** Vagues de Gascogne ***
A l'horizon, un golfe aux cheveux blancs et bleus Portant son nom et une terre jaune et verte Me faisant don, d'un regard, de son coeur alerte Sous un ciel bon toujours heureux même s'il pleut !
Ses champs se font vagues par-dessus de doux creux, Grimpent des monts qui sont des fenêtres ouvertes Sur des rebonds ouvrés, sur mille découvertes, Et puis s'en vont vers d'autres soleils peu à peu ;
Mon vaisseau vogue dans les vagues de Gascogne Allant chanter l'Amour en ces terroirs gigognes, La Tour d'Armagnac m'éclaire de ses lumières
Tandis qu'en bas les bastides m'offrent leur port En cette mer habitée par les vieilles pierres Qui m'accompagnent jusqu'à mon lit de mort.
*** Infatuation mortifère ***
Suis-je un bellâtre Suis-je un bel être Suis-je un belître
Un pâteux pâtre Un péteux piètre Un piteux pitre
Le feu dans l'âtre L'homme de lettres Le fond d'un litre
L'arbre à abattre Tableau de maître Porteur de mitre
Suis-je un bellâtre Suis-je un bel être Suis-je un belître
Un acariâtre Le tronc d'un hêtre Ou juste un titre
Un ciel bleuâtre L'arme d'un reître Ou des épîtres
Un corps d'albâtre Une fenêtre Ou bien sa vitre
Suis-je un bellâtre Qui est athée Suis-je un bel être Qui a été Suis-je un bélître Qui s'est hâté
A vivre imbu Voici mon dû Je m'infatue Ce qui me tue !
*** Le temps qu'il a fait cet été ***
Ca a été Un sale été
Quelle saleté De temps !
Pluie, vent Chemins inondés
Ce sale été Qui a été
Qui nous a infestés Que l'on n'a pas fêté
Une année Sans été !
*** Entre souvenirs et nostalgie ***
C'est dans un coin de mon esprit D'il y a plusieurs décennies On me disait "T' habites où ?" Je répondais "Dans le haut Doubs" Mais par-dessus ces souvenirs Parmi les sapins et les rires ...
Je vois l'oiseau qui vole Dans le ciel de l'école
Je vois l'enfant qui pleure Quand la nuit lui fait peur
Je vois le fromager Préparer le comté
Je vois l'été tout vert En attendant l'hiver
Je vois l'hiver tout blanc Et son froid sur mes gants
Je vois les bûcherons Partir avec leurs troncs
Le vois la vieille église Et le feu qu'on attise
Je vois le monument Aux morts en d'autres temps
Je vois champs et forêts Veaux, vaches et bolets
Je vois un chien qui court Au milieu des labours
Je vois un écolier Avec son tablier
Je vois des camarades S'en aller en balade
Je vois la transhumance Dans mon Est de la France
Je vois la grange à foin Disposée avec soin
Je vois les lacs helvètes Ornés de pâquerettes
Je vois et je revois Ce loin qui est à moi
C'est dans un coin de mon esprit D'il y a plusieurs décennies
Et si l'avenir Dans mon coeur blessé Ne m'avait laissé Que ces souvenirs ...
*** Bric-Ã -brac ***
Bric-Ã -brac De bric Et de broc
Tic-tac Etocs Tiques Et toques
Du tac Au tac
Des tecks Des tics Du toc En stock
Bric-Ã -brac De bric Et de broc
En troc Un truc En stuc En stick
Flic flac Fric-frac
Vroum, boum Clic-clac Clip, clap Cric, crac
Bric-Ã -brac De bric Et de broc
Un floc Un flop Un drop Un top
Micmac Ric-rac
Ping-pong Pif, paf Big band Big bang
Bric-Ã -brac De bric Et de broc
Dring, dring Drelin Coucou Coin-coin
Cra-cra Bla-bla
A hue Et à Dia Hourra
Bric-Ã -brac De bric Et de broc
*** Nycthémère ***
(La danse des libellules)
S'éveillent à la vie D'un jour et d'une nuit De belles demoiselles Livrant l'air à leurs ailes
Entre une pluie d'étoiles Et l'envers de son voile, Valsent les libellules Jusqu'à leur crépuscule
Sortant de son sommeil Paré d'or, le soleil Donnera la lumière A ces fleurs éphémères
Et sur les eaux dormantes D'un étang qui s'enchante De voir ces coeurs qui volent, Vivent les amours folles
De la lueur d'un soir A la soeur qui veut voir L'aube d'un jour nouveau, Voient-elles leur caveau ?
Quand la lune apparaît, Que reste-t-il après ? Quelques bribes d'espoir Dans les yeux puis le noir.
*** Un sentencieux justiciable ***
C'était un homme affable en ce vacarme urbain, D'un plumitif le chevalet et le valet, Le postillon qui court les couloirs du palais Servir à l'inquisiteur sa fiole de vin ;
Ultime courbette avant de se retirer, Finies les avanies, du moins pour la journée, En rentrant chez lui, par son fanal éclairé, Il songe à sa plume qu'il va faire danser ;
Chantre des chantefables, vassal de l'amour Qu'il prend plaisir au fil de ses fabulations, A libérer, sur mûre délibération, Des vitupérations des Messieurs de la cour ;
Il coulait de la fontaine de son esprit Une eau pleine et vive pleine d'alexandrins Une eau qui emporte noblesse et malandrins Sur les mêmes chemins et mêmes mélodies ;
Des apologues, il était l'apologiste En cette provinciales généralité Et décrivait l'homme dans sa pluralité Alors que la nuit tombait sur le fabuliste ;
Un jour, les gens d'armes sont venus le chercher Et soumis à la question, il dut avouer Qu'il avait offenser Dieu et l'Humanité, En juste sentence, au bûcher fut condamné ;
Devant l'obscurantisme et face à l'imposture, Où se cache l'ivraie, que fait-on du bon grain ? L'un écrira le vrai, l'autre sera témoin Pour dire à la foule, au bout de la procédure ...
C'était un homme affable en ce vacarme urbain, D'un plumitif le chevalet et le valet, Le postillon qui court les couloirs du palais Servir à l'inquisiteur sa fiole de vin ...
*** La canne à pêche d'Eloïse ***
Je n'ai pas pris ma bêche Je la laisse aux garçons Je n'ai pas pris ma flèche Elle est à la maison Je n'ai pas pris ma crèche Ce n'est pas la saison
Si je pars à la fraîche J'ai bien sûr mes raisons
J'ai pris ma canne à pêche Et son bel hameçon J'ai pris ma canne à pêche Pour pêcher trois poissons Et puis mon os de seiche En guise de pompon
J'ai emporté des pêches Des boissons, des bonbons
J'ai pris ma canne à pêche Pour pêcher un gardon J'ai pris ma canne à pêche Pour pêcher un goujon J'ai pris ma canne à pêche Pour pêcher sur le pont
J'ai pris ma canne à pêche Pour manger du poisson
*** Ailleurs ***
Une autre Terre Existe-t-elle Dans l'Univers ?
Une autre vie
D'autres soleils
Et galaxies ?
*** Sous son ombrelle ***
Qui est-elle ?
Dessus Dessous
Une ombre Ou Une lumière
Un ciel bleu Ou Des éclairs
Un ciel clair Ou De la pluie
Un ciel gris Ou Un soleil
Sous son ombrelle
*** Equinoxe ***
Entre la nuit et le jour, Au printemps, en automne, Ai-je autant le temps Pour rajeunir, Pour vieillir, Me dire Homme
Et de ce temps nécrophage Qui, un jour, se partage Entre ombre et lumière, Ai-je égal temps De sommeil Et de Veille
Si ma vie me semble éphémère, Si ma mort est mystère, Si l'une est éclair, L'autre a sa chaire Et l'autre a Vaincu L'une.
Poésie de Porte en Porte - Eric ENDERLIN poète -
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