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Publié le 09/04/22


Assunta Genovesio, Monotypes : les marges du réel

Evènement passé.


Deux rives pour un fleuve unique, celui de l'Art Vivant. Fondée en 2009 par Mathyeu Le Bal, la galerie Les Montparnos, implantée au coeur du quartier du Montparnasse, est spécialisée en premier lieu dans la peinture de l'École de Paris des années 20 et la redécouverte des « grands oubliés » du Montparnasse de l'entre-deux-guerres. En second lieu, elle défend une sélection de peintres d'aujourd'hui, reconnus par leurs pairs, qui s'inscrivent dans une continuité de l'histoire et osent l’inconnu. Constituée d'une équipe de peintres professionnels réunis autour d'un projet commun, celui d’un art libre, fort, profondément personnel mais qui en toute fin parle à chacun.

Du 12 mai au 25 juin 2022 à Paris06 (75).

Du bord, en longeant le fleuve on observe une barque rouge. Ce fleuve, serpentant en méandres, est profond, il s'écoule lentement. De la rive, on suit cette trace rouge qui pointe l'amont. Ardent est le silence de la peinture, sourd à l'illusoire et voyant de la parole murmurée. Quand tout hésite à dire, les couleurs donnent à entendre les remous du temps. Être l'auditeur des tonalités patientes. Des brumes aux mirages, des vapeurs sombres aux ombres de clarté, le regard tente de rosir les nuages, de défaire la facilité du criard. Le bleu troue le gris. C'est une impression, une estampe irremplaçable, pas un multiple. Serait-ce un paysage, une nature luxuriante ou une nature morte ? Et là, posé sur cette table, un squelette d'animal est abandonné par la chair. Ou ici, dans cet atelier, un nu de femme frissonne, attend. Les fumées des usines immobiles couvrent le ciel d'un quotidien charbonneux. Et cette rue bordée de maisons, n'y a t-il plus personne ? Paysages, natures mortes et personnages sont traversés par les lumières sourdes et tenues du nord que réchauffent des roses, des orangés et des rouges. Vivants et muets des tapages. Ici, tout est question d'un en-retrait. Pour voir, n'est-ce pas ? Être là, sans y être, s'effacer. Se tenir, perplexe, sur la bordure de la création. L'effacement au profit d'une apparition, un trompe-l'oeil ?
Les monotypes d'Assunta Genovesio. OEuvre unique suivie de quelques fantômes. On touche au monde de la gravure et pourtant' N'intervenant pas directement sur le papier, la peintre y marque sa douce détermination. Elle applique les encres sur une plaque, puis celle-ci sera passée sous presse, le résultat alors obtenu révèle tout le mystère et l'imprévu. S'agirait-il de deviner ce qui se cache sous les eaux du fleuve ? Sur l'onde, percevoir le ciel reflété dans un clapot de bleu et de lumière. Qui décide du résultat ? La peintre ? L'oeuvre ? Le sujet ? Ces « couleurs en un certain ordre assemblées » ? Les encres restées sur la plaque vont permettre ensuite d'autres impressions, plus faibles en intensité : les fantômes. La présence est là, effleurée, l'éclat premier s'estompe, les traits se délient, reste l'esprit visible de l'oeuvre, une trace de ce que l'on croit voir' C'est l'ultime souvenir des couleurs sur le papier avant l'évanouissement. Aller à la première plaque, celle du sensible. Où se trouve l'origine de l'image ? Dans la première impression ou dans le dernier fantôme ? Au bord du réel, la peintre nous engage à remonter le fleuve des couleurs et arpenter cette rive du voir. Après une première exposition en 2018, la galerie Les Montparnos est très heureuse de vous inviter à découvrir les monotypes d'Assunta Genovesio. Une exposition remarquable de ses gravures uniques du 12 mai au 25 juin 2022.
D'obscurité et de lumière ' le Silence.

Débute à 10H00
Galerie Les Montparnos
5 rue Stanislas
75006 Paris





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