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Publié le 29/11/11


Tchéky Karyo en concert

Evènement passé.

Du 15 au 16 décembre 2011 à Nice (06).

On se souvient de cette scène mythique d'Alphaville de Godard, où l'on voit Eddie Constantine poussant frénétiquement des portes dans un couloir sans fin. Dans les rêves de tout véritable artiste apparaît à un moment ou à un autre ce labyrinthe de portes. Et ces portes, il faut les pousser, les ouvrir, explorer, aller voir ce qu'il y a derrière, pour en revenir plus dense, mais plus mystérieux, plus tendre, mais plus rugueux, abandonner parfois les prestiges solaires d'Icare pour retrouver cette « réalité rugueuse à étreindre » chère à Rimbaud.




Ces portes de l'art et de la vie, Tchéky Karyo en a ouvert un grand nombre. Autant de personnages pour un être humain multiple, qui n'a cessé de regarder devant, d'écouter au plus vif l'appel du large. Un peu sorcier, un peu sourcier, Tchéky a traversé des mondes, des espaces, des combats, des arrachements. Quel est le vrai Tchéky Karyo, au juste ? L'instructeur de Nikita aux hantises secrètes ou le Shannon chargé de blessures de La Nuit de l'Iguane ? L'acteur international donnant la réplique à Will Smith, Angelina Jolie, Nick Nolte, Mel Gibson? ou l'impérialissime Alexandre auquel il donne l'énergie inépuisable d'un griot dans Le Tigre bleu de l'Euphrate de Laurent Gaudé ? Le traqueur de Dobermann ou le Molière du Roi danse ? Celui-ci ? Celui-là ? Ou bien tous à la fois.

Tchéky est naturellement protéiforme. Il sait que rien de grand ne se fait sans coïncidence des contraires. Mobile, changeant même, mais jamais inconstant. De tous ces rôles, de tous ces masques différents, il fait son miel singulier pour tenter sans relâche d'autres éclairages ? jouer la vie autrement. Tchéky est tout, sauf un être attendu, formaté, normatif. Il est habité par la poésie, la vraie, la grande, celle qui vous emporte et vous transporte. On l'écoute, on sent qu'il est en prise avec le balancier de la vie. Ce n'est pas un aimable rêveur, mais un passeur ascendant. Il perçoit l'art comme une force vitale, une force capable de pulser une véritable émotion (pas l'émotion à trois sous des messes télévisuelles). Et c'est pour accroître encore ce désir de partage (pour creuser « ce lien qui nous unit » ? tel est le titre, combien parlant, de son premier album) qu'il a commencé à chanter.

Son deuxième opus, Angel's confess, semble frémir tout entier d'une beauté violente, toujours plus âpre. On y découvre un rock hypnotique, expressionniste même, qui convoquerait à la fois le jeu crépusculaire de Conrad Veidt et les félinités spectrales de P.J. Harvey. Chaque chanson y est mise en scène, ciselée comme un petit film à la dramaturgie vibratoire et sensuelle. Tchéky y avance avec ses convictions, ses aimantations, son obsession du sacré, son funambulisme élégant, comme un passeur de mémoires doté d'une inlassable curiosité. En quête, encore et toujours, de ce que Jack Kerouac appelait « le message secret du souffle »

Tchéky Karyo en concert
Les 15 et 16 décembre 2011
Théâtre National de Nice
Salle Michel Simon
Promenade des Arts
Carabacel, 06000 Nice

tél : 04 93 13 90 90


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